Togo-libertés publiques : le parlement adopte une loi « liberticide »

Le parlement togolais a adopté une loi qui réorganise les manifestations publiques. Avec ce nouvel instrument juridique, l’étau se resserre autour des séries de marches et meetings publics qui ont failli renverser le régime au pouvoir entre 2017-2018.

Les députés togolais ont adopté une loi à polémique ce mercredi 7 août pour mieux faire face aux exigences actuelles selon les autorités. En effet, pour des « raisons stratégiques, économiques et sécuritaires, toutes les manifestations sont interdites sur certains axes et zones notamment toutes les routes nationales, les axes et zones où se déroulent de fortes activités économiques, dans les centres urbains, les axes et zones proches des institutions de la république, les axes et zones proches des chancelleries et résidences des ambassadeurs et représentants d’organisations internationales et les axes et zones proches des camps militaires et des camps de service de sécurité », souligne la loi.

Modifiant l’ancienne disposition de 2011, celle-ci définit aussi de nouveaux horaires pour la tenue des meetings. « Les réunions ou les manifestations pacifiques sur la voie publique et dans les lieux publics ne peuvent se tenir avant 11h00 et au-delà de 18h00. Le nombre de manifestations organisées par semaine dans une ville peut être limité par l’autorité administrative compétente en fonction de la disponibilité des forces de sécurité devant être affectées à leur encadrement » exige le nouveau texte. Si certaines voix s’élèvent pour dénoncer ces restrictions de libertés, les autorités estiment qu’il s’agit d’une mise à jour pour faire face à la menace sécuritaire dans la sous-région. « L’objectif est de parvenir à un meilleur encadrement des manifestations pacifiques publiques, afin d’offrir la sécurité aux riverains et surtout d’offrir la sécurité aux manifestants », a s’est justifié le ministre de l’administration territoriale, Payadowa Boukpessi.

Petit pays de l’Afrique de l’Ouest, le Togo est sérieusement secoué par une succession de crises sociopolitiques entre 2017 et 2018 qui n’étaient pas loin de coûter le fauteuil présidentiel à Faure Gnassingbé, chef d’Etat depuis 2005 après la mort de son père.

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