Bénin – Crise au sein des FCBE: Boni Yayi entre le marteau et l’enclume

Hors du pays depuis quelques mois pour des raisons de santé, Boni Yayi traverse depuis quelques jours une période difficile alors qu’il avait déjà commencé à retrouver sa forme. Ici au bercail, se déroule une rude bataille entre ses soutiens. Son parti politique à qui il a tout donné et qui lui doit tout est au bord de l’éclatement. Après un communiqué à polémique pour tenter de calmer les esprits de ses « poulains » qui se battent autour d’un récépissé provisoire, Boni Yayi réussira t-il à trouver la meilleure solution sans envenimer la situation?

Cela ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Il y a désormais deux camps au sein des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), le parti dont l’ex-président Boni Yayi assure la présidence. Cette guéguerre née au lendemain de la délivrance du récépissé provisoire du parti en vue de sa mise en conformité avec la nouvelle charte des partis politiques oppose le camp de Paul Hounkpè et celui d’Eugène Azatassou. En effet, il est reproché à Paul Hounkpè, Théophile Yarou et Issifou Amadou d’avoir agi en catimini en brisant une option faite par le parti.

Pour le camp d’Eugène Azatassou qui compte visiblement un grand nombre de responsables du parti, la méthode utilisée par leurs camarades pour l’obtention du fameux récépissé constitue une violation des textes qui régissent le fonctionnement du parti FCBE. A l’analyse des différentes versions, on s’aperçoit que ce qui fâche, c’est l’exclusion du Bureau Exécutif de Komi Koutché et Valentin Djènontin.

C’était le prix à payer… 

Dans leur démarche pour l’obtention du statut juridique, le parti FCBE avait été invité par le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique à exclure de leur Bureau les personnes en conflit avec la justice. Une recommandation à laquelle s’est opposé le parti. Pour l’ensemble des responsables du parti il n’est pas question d’écarter du Bureau Valentin Djènontin et Komi Koutché qui sont en exil depuis plusieurs mois.

Le camp de Paul Hounkpè n’étant visiblement pas d’accord avec cette position du parti a choisi l’option contraire violant ainsi la ligne adoptée jusque-là. C’est ainsi que ses membres  se sont retrouvés pour remplacer les personnes concernées afin de réintroduire leur dossier au niveau du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique. Les choses sont allées très vite et le récépissé provisoire est tombé quelques jours après . Mais le second camp n’en veut pas. Il s’y oppose vigoureusement et demande à Paul Hounkpè de le retourner.

De quel côté ira Boni Yayi….?

Dans ces conditions où il est tiraillé de part et d’autre, Boni Yayi, le « père » des deux camps se trouve dans une situation difficile. Le camp de Paul Hounkpè qualifié de « traître » le considère de son côté et l’a d’ailleurs maintenu comme président d’honneur du parti. Pendant ce temps, le second camps tente de démontrer la désapprobation de l’ex-président Boni Yayi sur ce qu’ils appellent « faux et usage de faux » de leurs camarades.

Pressé de toute part, Boni Yayi a désormais deux options qui s’offrent à lui : concilier les deux camps ou choisir un camp. La seule issue  qui pourra sauver le parti et le faire grandir c’est la conciliation. En effet, avec cette option, le parti retrouvera sa cohésion et gardera son statut juridique. Mais s’il décide de suivre un camp au détriment de l’autre, le parti volera en éclats .

Un arbitrage très attendu…

Pour certains observateurs de la vie politique, Boni Yayi est l’âme des FCBE, le dernier rempart sur qui tout repose. Il a donc désormais la lourde responsabilité d’agir face à ce drame qui guette sa famille politique. Après un premier message d’apaisement, il  devra retourner encore dans son « laboratoire politique » pour sortir une réplique à la taille à la situation que traverse la maison »cauris ». Sauf que le temps joue contre lui et son parti risque de subir le même sort que la Renaissance du Bénin (RB) et le Parti Social-Démocrate (PSD). Et ce n’est pas jouer les Cassandre.