Bénin – Eléonore Yayi Ladékan: une chance pour la communauté universitaire?

Elle avait fait ses armes à un moment crucial. Elle est revenue à un moment où la crise semble à son paroxysme. Elle inspire espoir et confiance. Elle, c’est bien Eléonore Yayi Ladékan, nouvelle ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Professeur de chimie à l’université d’Abomey-Calavi, elle avait été nommée directrice du centre des œuvres universitaires et sociales (Cous). En ce moment-là, la confiance semblait etre enrhumée entre la communauté estudiantine et les autorités du centre. Très tôt, Eléonore Yayi Ladékan, pour avoir été enseignante pendant plusieurs années, a su manier la carotte et le bâton. Les responsables des associations estudiantines avaient alors enterré la hache de guerre pour collaborer avec celle qui sait choisir les mots pour calmer les maux.

Surement convaincu de son efficacité à la tête du Cous, Boni Yayi l’avait envoyé directement à Porto-Novo pour gérer au mieux le ministère des enseignements maternel et primaire. Les témoignages sont encore vivaces dans la tête du personnel dudit ministère.

Eléonore Yayi Ladékan, native de Savè dans les Collines, a indubitablement un secret. Elle a été élue 3è vice-recteur chargée de la coopération inter-universitaire, des partenariats et de l’insertion professionnelle. Poste qu’elle occupe jusqu’à sa nomination pour servir en qualité de ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Les universitaires jubilent…

La guéguerre nourrie d’une partie entre étudiants et la ministre sortie et d’autre part entre enseignants et leur ministre de tutelle était si rude que certains en arrivait à denier à l’autorité son droit de prendre des décisions. Le paiement des allocations universitaires, la réforme des associations estudiantines et bien d’autres opposent l’autorité ministérielle aux étudiants jusqu’à ces derniers jours à la tête du ministère. Les professeurs d’universités fustigeaient la suppression de certains de leurs avantages tels que la prise en charge des frais d’inscription au Cames. C’est dans cet atmosphère que s’installe Eléonore Yayi. Une lueur d’espoir sur les lèvres. Certains pensent que même si les décisions émanent du chef de l’Etat, la nouvelle ministre a de l’art et saura se mettre au-dessus de la mêlée.

Le syndicat maison enfonce le clou

Le représentant du personnel, lors de la passation de charge ce vendredi 6 septembre, a déploré la gestion de Marie-Odile Attanasso, celle qui passe le témoin à Eléonore Yayi. « Nous venons de passer trois ans….Trois années au cours desquelles le personnel administratif et technique a vu le ministre très loin de lui….L’autorité est restée sourde au grincement de dents de ce personnel… », a déploré Alain Gbladja, secrétaire général du syndicat des travailleurs du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Autre temps, autre mœurs..?

Si par le passé Eléonore Yayi Ladékan a pu surmonter les difficultés pour se faire un autre nom, ce n’est pas tout de go une garantie que sous la rupture elle fera pareille. Tout dépend du rythme auquel le chef de l’Etat voudra que les dossiers soient traités. Certes, vice-recteur, elle connaît mieux que quiconque les problèmes de la communauté universitaire. Elle aura bien envie de déplacer des pions pour satisfaire les uns et les autres. Mais, il lui faut du temps pour se familiariser avec le fonctionnement d’un Patrice Talon qui surprend plus d’un dans sa quête d’innovation. La pression gouvernementale pourra-t-elle avoir raison de son management? Bien malin qui pourra répondre.

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