Bénin – Fermeture des frontières : le mutisme « inquiétant » des députés

Les frontières du Bénin avec le Nigéria sont, depuis juillet dernier, fermées pour raison de réexportation sur le sol nigérian de marchandises contrefaites. Depuis ce temps, l’Assemblée nationale du Bénin est toujours muette sur ce sujet que d’aucuns qualifient de délicat.

Les échanges commerciaux entre la République du Bénin et l’Etat fédéral du Nigéria connaissent depuis juillet dernier, un bouleversement inquiétant. Une situation qui découle de la fermeture, par le Nigéria, de ses frontières avec le Bénin accusé de toujours « déverser sur le territoire nigérian, des produits contrefaits ». Le Bénin qui dépend de cette économie nigériane, à près de 30% selon les rapports de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), connaît une situation économiquement plus compliquée avec des milliers de commerçants et de marchands désormais incapables de mener leurs activités génératrices de revenus entre les deux pays.

Face à cette situation et compte tenu du prolongement de délai de cette fermeture des frontières par le Nigéria, d’aucuns s’attendaient à ce que les élus de la nation, les députés béninois réagissent en vertu de leur prérogatives constitutionnelles, mais jusque-là, rien. Et pourtant, l’article 113 de la Constitution du 11 décembre 1990 du Bénin donne plein pouvoir aux députés d’interpeller le gouvernement pour sa gestion et surtout sur certains sujets d’importance capitale pour les citoyens béninois.

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Suivant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale du Bénin, les parlementaires ont la possibilité d’interpeller le gouvernement par des questions orales, écrites avec ou sans débat. L’article 106.1 du règlement intérieur stipule que « les questions orales sont posées par un député au gouvernement, soit sur sa politique générale, soit sur les dossiers ou affaires relevant d’un département ministériel donné ». A défaut de cette procédure avec la question orale, les députés pourraient user des mêmes prérogatives pour faire venir au parlement le gouvernement à travers une question écrite comme le stipule l’article 111 du règlement intérieur.

Il est à noter certes que la fermeture des frontières est intervenue en pleine vacance parlementaire des députés, mais la session extraordinaire ouverte ce lundi 23 septembre par le président Louis Vlavonou pourrait connaître une telle action de ces élus du peuple. Considérant d’ailleurs l’importance de ce sujet et son impact social sur le quotidien des Béninois, ces députés, en vertu de l’article 110 de leur règlement intérieur, devraient interpeller le gouvernement par une question d’actualité. Mais jusqu’à présent, aucune trace d’une telle action des députés qui sont tous issus de deux formations politiques soutenant les actions du gouvernement Talon.

Est-ce cette connotation politique à l’Assemblée nationale du Bénin qui serait la cause de ce mutisme des parlementaires face à cette situation socialement et économiquement compliquée pour le Béninois ? Un tel sujet ne mériterait-il pas une action de ces députés qui clôturent la 6ème session extraordinaire de l’année cette semaine ? Des questions que se pose le citoyen lambda dans l’espoir qu’une telle question soit inscrite à l’ordre du jour de la plénière avant la clôture de cette session extraordinaire.

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