Des tas d’immondices de part et d’autres, un essaim de mouches, des flaques d’eaux usées dans les allées, des sachets et restes de nourritures jetés à même le sol, c’est là l’état de salubrité du marché de Fifadji, situé dans le 9ème arrondissement de Cotonou.
Le spectacle de la malpropreté auquel l’on assiste dans les marchés publics du Bénin interpelle plus d’un. Le marché de Fifadji qui fait partie des marchés secondaires de la ville n’est pas épargné. A l’intérieur de ce marché, le constat ne laisse pas penser que ce lieu public est un centre d’approvisionnement où des gens commercialisent des denrées alimentaires de toute sorte. Il sonnait environ midi, ce mardi 17 septembre, le marché grouillait d’acheteurs, les bonnes dames vantaient les mérites de leurs produits…
Déjà à l’entrée, des paniers d’ordures, des emballages vides, des feuilles de laitue fanées sont entassés de parts et d’autres. Dans les allées, des restes d’aliments, des objets usés et autres déchets jonchaient le sol. Plus loin, à l’intérieur du marché, des vendeuses de crustacés et de poissons se livrent à d’interminables chasses aux mouches. Malgré le soleil ardent de l’après midi, les petits sentiers qui facilitent les va-et-viens des usagers sont boueux et nauséabonds…
L’état malsain du marché de Fifadji ne serait que le résultat de la mauvaise gestion de l’assainissement de l’espace. Les vendeurs comme les usagers jettent à tout vent des débris issus des produits achetés ou des marchandises. Les fosses servant de caniveaux qui séparent le marché de la route est devenu pratiquement le seul dépotoir pour évacuer les eaux usées, sinon parfois des ordures.
Selon Abou Safiatou, la responsable du marché de Fifadji, le marché a recours aux services de certaines ONG de collectes. « Nous payons une ONG de collecte à 15 000 francs la semaine, pour qu’elle passe vider les poubelles des commerçants du marché », a expliqué la responsable qui est également vendeuse. « Ne disposant pas de canal pour évacuer les eaux usées, nous nous contentons de les verser dans les caniveaux que des agents de la mairie, prennent le soin de souvent vider » a-t-elle ajouté.
« La propreté du marché dépend des vendeurs »
Parfois, les vendeuses de ce lieu de commerce sont contraintes de se débarrasser elles-mêmes des déchets, lorsque les collecteurs ne passent pas à temps. Les ordures sont alors jetées aux abords du lac, qui se trouve à quelques centaines de mètres, derrière le marché. En période pluvieuse, le spectacle est encore plus désolant. A en croire une vendeuse de légumes, la question de l’entretien de ce marché est un sujet qui mérite l’attention des occupants du marché. « Au fur et à mesure que le marché s’anime, nous salissons l’environnement. Aujourd’hui j’ai dû me débarrasser moi-même des ordures empilées qui infestaient déjà l’atmosphère », a expliqué Monique Blè, une marchande de légumes.
D’après cette dernière, l’indifférence de certaines vendeuses laisse à désirer. « Comment expliquer le fait qu’une vendeuse de poissons verse de l’eau usée devant son propre étalage, sachant bien que cela peut attirer les mouches, donc polluer sa marchandise, a-t-elle déploré avant d’ajouter : la propreté de ce marché ne dépend que de nous, il faut que chaque personne s’implique dans l’entretien de son entourage ».
Malgré le constat troublant de l’état insalubre du marché, le service des marchés public de la mairie de Cotonou s’est abstenu de se prononcer sur les politiques d’assainissement des marchés secondaires. En dehors de la gestion des déchets, la responsable du marché organise des campagnes de salubrité pour nettoyer le marché. « Toutes les vendeuses se rassemblent quelques samedis pour balayer l’espace du marché jusqu’au niveau du pavé, car aucune autorité ne le fera à notre place », a précisé Euphrasie Atindehou, une vendeuse de natte dans le marché de Fifadji.
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