Le concours d’élèves-inspecteurs organisé le 10 août par le gouvernement est entaché de plusieurs irrégularités. Informé, le ministre de l’enseignement secondaire a demandé la reprise de la correction des copies. Ce qui fut fait et les magouilleurs démasqués.
Plusieurs élèves-inspecteurs ne méritaient pas d’être retenus pour suivre les cours à l’école de formation des inspecteurs. Mais, très habiles, ils ont joué toutes les cartes pour que leurs noms figurent sur la liste des admissibles. Après la délibération, certains candidats recalés ont saisi le ministre Mahougnon Kakpo par écrit. Thierry Dovonou, défenseur des causes difficiles, s’y est mêlé pour la manifestation de la vérité. Effectivement, sur instruction du ministre, les copies ont été corrigées à nouveau. Une nouvelle délibération a eu lieu.
Près de la moitié de ceux qui avaient été retenus en philosophie ont lamentablement échoué. En effet, le jour de la composition, la direction des examens et concours, ayant certainement eu des échos, a distribué des stylos aux candidats. Cela empêcherait les fraudeurs d’indiquer leurs copies aux inspecteurs correcteurs pour obtenir des faveurs ou largesses dans la correction. Malgré ces précautions, certains candidats, experts en tricherie, ont fait usage de leur propre stylo. D’autres ont même écrit au crayon toujours dans le but de passer à tout prix. A la correction, les inspecteurs ont fait le jeu laissant passer des conseillers pédagogiques fraudeurs.
N’eut été le courage de ceux qui se sont sentis lésés, les méritants seraient laissés pour compte pendant que les tricheurs auraient été envoyés en formation. La nouvelle délibération a tout chamboulé pour faire justice aux plus méritants.
Le Baccalauréat toujours crédible?
Quand on sait le rôle que jouent les inspecteurs et conseillers pédagogiques dans la correction et délibération des résultats du baccalauréat, il paraît nécessaire de se poser des questions quant à la crédibilité de l’examen. Certes, l’office du Bac fait des efforts pour éviter des rachats et autres formes de fraudes. Mais les résultats au baccalauréat de l’année 2019 ont surpris même certains enseignants. Alors que la plupart des conseillers pédagogiques sont des directeurs d’établissement, et donc sous menace de destitution en cas de mauvais rendement, il y a lieu de se demander si des consignes n’ont pas été données à certains correcteurs pour favoriser les enfants. L’office du Bac ayant désormais la puce à l’oreille, il lui revient de prendre d’autres mesures pour sécuriser la correction des copies afin que les résultats demeurent crédibles.
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