Bénin: les propositions de Joël Aïvo pour une autonomie financière et économique

Depuis le 20 août dernier, le Nigéria, grand voisin du Bénin, a fermé ses frontières. Depuis lors, les populations souffrent et ne savent plus à quel saint se vouer. Des voies s’élèvent pour proposer des pistes de sortie. Mais le professeur Joël Aïvo ira plus loin pour sortir une thérapie de choc qui pourra rendre le Bénin autonome tout en préservant les liens de bon voisinage.

Le professeur de droit constitutionnel est parti d’un aveu pour déboucher sur ce que l’on doit faire afin de s’assurer une autonomie alimentaire, financière et économique en dépit des péripéties éventuelles. Pour Joël Aïvo, la solution était à nos portes grâce aux propositions de Bertin Koovi que personne ne comprenait. L’économie fondamentale que le président de l’alliance Iroko a longtemps vantée est la seule piste qui puisse mener  à bon port. En effet, l’ancien doyen de la faculté de droit et de science politique pense que l’économie fondamentale, loin d’être une incantation, est plutôt pragmatique et réaliste.

Si la crise du Nigéria fait si mal aux populations béninoises, c’est, croit savoir Joël Aïvo, parce que « l’économie fondamentale nous a rattrapés ». Depuis des décennies, le Bénin a compté et continue d’ailleurs de compter sur les importations pendant que la nature a bien voulu nous doter de richesses naturelles. « L’importation ridiculise la production nationale et l’exportation, quasi dérisoire, se limite à quelques rares produits bruts, non transformés. Nous ne mangeons plus ce que nous produisons et notre consommation est satisfaite par l’importation. Nos rizeries sont en Asie, nos huileries aussi, nos fermiers au Brésil, nos artisans et nos ouvriers sont en France, en Turquie, en Chine etc., nos supermarchés remplis de produits cultivés, fabriqués dehors et convoyés chez nous par bateau ou par avion. Même l’eau minérale, je dis bien l’eau minérale nous vient par bateau », regrette l’universitaire.

Que faire?

Pour sortir de l’impasse sans pour autant mettre en péril les relations entre le Bénin et ses pays limitrophes en l’occurrence le Nigéria, il faut, soutient le professeur, prendre conscience « que nous sommes nourris par les autres, vêtus par les autres, que nous produisons pour les autres et très peu pour nous-mêmes ». Cela sonnera le glas à l’importation des denrées alimentaires, des pagnes, des nattes,…. La solution, c’est fondamentalement la transformation sur place des produits. L’exportation de la matière première étant pernicieuse pour l’économie nationale. Il faut sauvegarder à tout prix, conseille-t-il, les  champions économiques dans l’agroalimentaire, dans le textile,…. In fine, Joël Aïvo interpelle: « regardons-nous en face et prenons dès aujourd’hui résolutions et décisions courageuses qui permettront, à court terme, de réorienter notre économie vers nos propres besoins ».

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