Bénin – Précarité accrue à 3 mois de la fin de l’année : le faux bond du Tofâ 2019 ?

2019, année de paix, de bonheur et de prospérité, telle était la prédiction du Fâ pour le peuple béninois. A moins de quatre mois de la fin de l’année, la désillusion est à son comble. Les choses restent défavorables pour le commun des béninois.

Réunis le 1er décembre 2018 comme à l’accoutumée à la veille de chaque nouvelle année, le collectif des prêtres du Fâ, présidé par David Koffi Aza, a consulté l’oracle. Woli Ofou, est le signe Fâ 2019 qui désigne prospérité et bonheur pour le peuple béninois. L’année sera donc meilleure et profitable à toutes les couches sociales du pays. Hélas ! Les choses semblent ne pas se dérouler comme prévues. Les situations actuelles doublées de la précarité accrue semblent remettent en cause les prédictions de la science divinatoire. Toute modestie mise à part, le peuple béninois est éprouvé et traverse une période morose à nulle autre pareille.

Le panier de la ménagère est vide

A l’annonce du signe du Fâ 2019, les populations ont jubilé. C’était une excellente nouvelle  parce que depuis l’alternance au pouvoir en avril 2016, les difficultés financières se sont accentuées dues à la rigidité des réformes. Le panier de la ménagère s’est vidé progressivement. Difficile aux familles modestes d’accomplir les cinq besoins vitaux. « Nous allons enfin desserrer les ceintures »,  se sont réjouis d’aucuns. Les dirigeants en étaient d’ailleurs conscients et invitaient à chaque occasion le peuple à garder le calme car selon eux, la gouvernance actuelle augure des perspectives heureuses pour le Bénin.

Mais depuis, rien ne profile à l’horizon. Et à moins de quatre mois de la fin de cette année, les choses semblent l’impression que la situation s’est empirée avec la fermeture des frontières terrestres nigérianes. Impossible aux cultivateurs béninois d’exporter leurs productions vers le Nigéria. Au niveau de la frontière Sèmè-Kraké, le spectacle est à la fois désolant et écœurant. Des commerçantes impuissantes, assises à même le sol face à leurs marchandises étalées pêle-mêle.

 Le Fâ, une science infaillible ?

Répondant à une question des confrères, David Koffi Aza a donné une définition du Fâ qui selon lui, signifie le sort, l’avenir.  Le Fâ est donc un guide, un éclaireur qui permet d’avoir une vision claire  au sujet  d’un individu depuis sa conception jusqu’à sa mort et même 16 ans après sa mort. Le Fâ permet également d’avoir des visions précises sur des préoccupations diverses.

Depuis 12 années presque, les prêtres de cette science divinatoire se livrent à cet exercice pour orienter la population béninoise. Ils consultent le Fâ et donne les perspectives pour la nouvelle année. Si les années antérieures, les prédictions se sont dans une certaine mesure réalisées, 2019 est en passe de faire figure d’exception. Plusieurs événements viennent infirmer les révélations.

D’abord les violences post-électorales ayant occasionné des morts n’ont pas été prédites par le Tôfa 2019. Une situation majeure qui en réalité ne devrait pas échapper à la vigilance des interprètes. Quid des difficultés financières lamentables depuis plusieurs mois ? On ne remet pas en cause le signe Woli Ofou ou encore les signes Lètê Troukpin et Losso Troukpin. Loin s’en faut !

Mieux, le Fâ n’a failli mais les hommes ont peut-être fait une lecture approximative des signes. D’ailleurs aux lendemains de la consultation divinatoire sur les perspectives du Bénin, Dah Sogbè, secrétaire exécutif du Syndicat national de défense des intérêts des tradi-praticiens et des cultes (Syndi/TPC) est monté au créneau et a estimé que la date choisie par l’association des prêtres du fâ ne garantit pas forcément la fiabilité des prédictions.

A trois mois de la fin de 2019, le développement des événements semble lui donner raison.

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