Bénin – regain d’insécurité: nécessité de ressusciter les comités locaux de sécurité
Les malfrats ne chôment plus au Bénin. Sortir de chez soi devient pénible pour tout individu. Les bandits ne ratent aucune occasion pour arriver à bout de leur cible. Les motocyclistes sont les plus en vue non seulement la nuit mais parfois en pleine journée. Aucune riposte n’est apparemment envisagée pour mettre en déroute les délinquants qui tuent tous les jours.
Il ne faut pas être noctambule pour craindre pour sa vie désormais au Bénin. Même en pleine journée, s’ils vous ciblent, votre vie est en danger. Et, curieusement, ce n’est pas que dans les grandes villes. Même dans les zones reculées, le phénomène prend une ampleur qui interpelle. C’est comme en 1998 où les hors-la-loi s’invitent dans des maisons, violent, volent et tuent, sans que personne n’ait le courage de les arrêter. Les quelques malchanceux qui tombent dans les mains de la police ou de la gendarmerie reviennent quelques mois plus tard très aguerris pour d’autres sauvageries.
Il a fallu la naissance du fameux camp né Adja pour en découdre avec les auteurs et commanditaires des actes à la limite barbares. Dans un Etat de droit, il fallait interdire la peine de mort ou la vindicte populaire. Cela s’entend parfaitement. Mais vingt ans plus tard, le même démon vient hanter les quartiers du pays. A Cocotomey, un soudeur, rentrant chez lui après une journée de travail, a été surpris par les individus sans foi ni loi. Ils l’ont charcuté avant de lui arracher sa moto achetée il y a moins de trois mois. Un autre monsieur, toujours dans le même quartier, a perdu ses mains. Sa moto étant vétuste, ils lui ont brûlé les mains contre le pot d’échappement. La population, devant les tirs à balles réelles dans l’air, n’a pu venir à la rescousse des victimes.
D’autres villes paniquées…
Récemment, un chef quartier de Cotonou a été charcuté puis admis au Centre national hospitalier universitaire. Un autre jeune, sur sa moto achetée la veille, a été pris à partie samedi dernier. Il a malheureusement succombé à ses douleurs. Dans le Couffo, passées 18heures certaines rues sont classées très dangereuses. La police républicaine visiblement en difficulté dans sa mission de sécurisation des citoyens, la réhabilitation des comités locaux de sécurité suspendus il y a quelques années ne pourrait-elle pas être d’une certaine utilité?
Pourquoi les comités locaux de sécurité?
Lancés en 2013 par le gouvernement de Boni Yayi, ces comités locaux de sécurité avaient permis aux populations de vaquer paisiblement à leurs occupations. Parfois tard la nuit, les personnes civiles sont en nombre suffisant dans la rue, empêchant les fripons d’opérer. Cela a duré un bout de temps avant de virer au rançonnement par endroits. Qu’à cela ne tienne! ils ont énormément contribué à la chute des chiffres de braquages dans le temps. Et Dieu seul sait que c’est faute de moyens pour tenir le coup, que certains s’étaient abonnés au rançonnement. Fallait-il les stopper ou les accompagner? L’expérience a été interrompue. La suite on la connaît. Les malfrats en profitent pour semer la zizanie. il urge de prendre des mesures immédiates.
Bref aperçu sur les comités locaux de sécurité version 2013 tiré du document réalisé par le ministère de l’intérieur à ce propos
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