Bénin – université de vacances du Prd: le discours alambiqué de Me Adrien Houngbédji

Le parti du renouveau démocratique tient depuis la matinée de ce samedi 28 septembre son université de vacances. A cette traditionnelle rencontre, le président du parti, Me Adrien Houngbédji, a délivré un discours à double sens. Aussi bien à l’endroit du gouvernement qu’aux députés de la huitième législature, le leader de la formation politique a adressé des messages sucrés salés.

Dans son discours, Me Adrien Houngbédji a, dans un premier temps, énuméré les raisons pour lesquelles son parti doit soutenir le gouvernement en place. Quand bien même il reconnaît que son parti ne dispose ni de député ni de ministre, il se veut fidèle à la nouvelle ligne que le parti s’est donné à Ifangni en 2014: appartenir à la mouvance à tout prix. Les raisons qui militent en faveur de ce choix sont connues des militants. Il s’agit entre autres des infrastructures routières, sanitaires, éducatives…. Il faut être partisan de la mouvance pur bénéficier de ces choses pourtant relevant du devoir de tout gouvernement responsable, semble soutenir le PRD. Et c’est pourquoi son président déclare « continuons d’apporter au Gouvernement et à Patrice TALON notre soutien franc et loyal, car les villes et les villages où nous sommes influents ont eux aussi, besoin de routes, de ponts, de maternité, d’écoles, de centres de santé, d’eau et d’électricité. »

Dans le même temps, au cours du même discours, il revient pour lancer quelques piques au gouvernement qu’il soutient malgré tout. « Les Béninois veulent aussi que leur niveau de vie soit amélioré : ils veulent pouvoir se nourrir sans difficulté ; se soigner, mieux que par le passé. Ils veulent un peu plus de considération, un peu plus d’humanité, un peu plus de proximité, un peu plus de partage des richesses, car les réformes faites par les hommes sont faites pour les hommes. Notre peuple veut vivre en bonne intelligence avec son grand voisin, le NIGERIA. Notre peuple aspire à voir préserver la démocratie, les libertés, le pluralisme, les droits de l’homme, la solidarité, etc. », revendique Adrien Houngbédji. Ce qui voudra dire que le soutien sans participation n’est pas que limité aux infrastructures mais aussi à ce que dénonce l’opposition politique. Autant se déclarer de l’opposition constructive plutôt que de cracher dans la soupe avec intelligence.

Des incertitudes sur la légitimité du parlement

Abordant la question de la fermeture des frontières, Me Adrien Houngbédji a condamné les députés de n’avoir pas interpellé le gouvernement. Ce cri de cœur semble une reconnaissance du parlement installé le 16 mai 2019. Mais très tôt, l’illusion a disparu. Il s’est ravivé en se questionnant sur la légitimité du parlement composé que des députés de la mouvance. « Cette Assemblée Nationale là, élue et installée dans les conditions qu’on sait, et où ne siègent que nos camarades députés de la mouvance, peut-elle rester pendant quatre ans, la représentation de notre peuple et de sa démocratie ? », se demande-t-il.

Alors qu’il soutient aussi le programme d’action du gouvernement afin que les militants de son parti bénéficie des infrastructures de l’état, il jette un pavé dans la marre de ses autres camarades qui ont eu la chance d’être élus députés. « Pour soutenir le PAG, est-il indispensable que nous perdions notre identité, une identité forgée au prix de 30 années de sacrifices de nos militants ? Réussirons-nous à sauvegarder la liberté d’opinion, la liberté de la presse, la liberté de manifestation pacifique ?« , s’interroge le Hagbè national.

Des questionnements qui semblent être en opposition à l’idée de soutien franc, loyal qu’il voue au gouvernement et à son chef.

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