Évaluation diagnostique: Dieudonné Lokossou donne sa position et relève les faiblesses du projet

L’ancien secrétaire général de la confédération syndicale autonome du Bénin s’est prononcé sur l’évaluation diagnostique des enseignants reversés ACE 2019. S’il dit être acquis pour le principe, il relève néanmoins des faiblesses sur la procédure initiée par le gouvernement.  

La dernière évaluation diagnostique des enseignants ACE reversés de la promotion 2008 a suscité beaucoup de commentaires et de réactions au sein des acteurs du système éducatif. Même au niveau des centrales et confédérations syndicales, les avis et positions sont partagés. Pour l’ancien secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes du Bénin, Dieu-Donné Lokossou, le principe de l’évaluation des enseignants n’est pas en soit une mauvaise chose.

Des cuisiniers, des menuisiers, des coiffeurs… devenus enseignants 

Faisant la genèse de la situation qui a conduit au reversement de certains enseignants vacataires à qui l’Etat devait des mois d’arriérés, Dieu-Donné Lokossou a indexé les cadres mandatés pour le reversement. « Je crois que l’intention, c’était de corriger une injustice. Mais ceux qui devaient appliquer la décision d’identifier les enseignants en question en n’ont profité pour aller chercher des cuisiniers, des menuisiers, des coiffeurs, n’importe qui…  » déplore-t-il.

De ce point de vue, poursuit-il, il est normal qu’on cherche à évaluer.  » Je voudrais quand même signifier que nous avons besoin aujourd’hui et pour toujours d’une éducation de qualité. Donc l’éducation ne doit pas être une sorte de sinécure. Il faut avoir un certain nombre de qualité sur le plan moral, sur le plan intellectuel et sur le plan pédagogique, parce qu’on doit agir sur les hommes.  » précise-t-il avant d’apporter son soutien aux responsables syndicaux qui ont appelé leurs membres à composer.

Des faiblesses dans la procédure d’évaluation?

Si l’ancien secrétaire général de la centrale des syndicats autonomes du Bénin soutient le gouvernement et les responsables syndicaux acquis à l’évaluation diagnostique, il décèle néanmoins des faiblesses dans la démarche du gouvernement. Pour Dieu-donné Lokossou, ça ne se justifie pas que le gouvernement qui a parlé des détenteurs de faux diplômes ait décidé de mélanger tous les enseignants pour ce test.  « Je ne suis pas contre le principe. Mais ce qui est malheureux, il a été annoncé qu’il y a des faux diplômés parmi ces gens là. S’il y a des faux diplômés, je crois qu’il y a une structure de vérification de l’authenticité des diplômes » indique-t-il.

Selon lui, le gouvernement aurait mieux fait d’extirper du groupe ceux qui sont pourvus de faux diplômes. Cà n’a pas été fait et on n’a convié tout le monde à ce test d’évaluation diagnostique. Lorsqu’on n’a mélangé tout le monde, si après le test, quelqu’un qui a le faux diplôme s’en tirait, est ce que l’objectif serait-il atteint? « Là j’ai le sentiment qu’il n’y a pas une cohérence dans certains actes du gouvernement. Autrement dit, je suis en harmonie avec mes collègues syndicalistes qui ont invité les leurs à participer à cette évaluation« . affirme-t-il même s’il reconnait que ceux qui protestent n’ont pas aussi tort.

En effet, il est difficile, indique-t-il, de croire au gouvernement qui dit des choses mais ne les respecte pas. Mieux, poursuit-il, cette évaluation diagnostique n’a aucun fondement juridique. C’ est pourquoi l’ancien SG de la CSA ne comprend pas que le gouvernement puisse dire que les « nuls » seront envoyés dans d’autres structures.

Cette posture du gouvernement estime-t-il est une incongruité. « Je ne suis pas d’accord sur tout ce qui se passe sur le plan syndical avec le gouvernement, mais cette fois-ci, il fallait faire évaluer les enseignants recrutés et reversés pour tester leur capacité… » conclut-il.

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