[Exclu] Bénin- récépissé provisoire des FCBE: voici ce qui s’est réellement passé

Tous les partis de l’opposition avaient été exclus des législatives du 28 avril 2019 faute du certificat de conformité. Après l’installation du parlement, il fallait que les partis concernés se battent pour obtenir une personnalité juridique. Les Fcbe, entre le marteau et l’enclume, ont fini par se décider en dépit de quelques poches de résistance.

Dans un entretien exclusif accordé à Bénin Web TV, l’ancien ministre de la défense nationale, Théophile Yarou, a expliqué de fond en comble le processus qui a conduit à l’obtention du récépissé provisoire. Tout était parti des élections législatives où les efforts fournis par les uns et les autres pour que le parti de Boni Yayi prenne part aux consultations ont été vains.

Depuis le 17 mars 2019, le parti n’existait plus. Il fallait se conformer aux textes même s’ils ne sont pas digestes. « La loi a beau être mauvaise, elle reste la loi. Nous sommes obligés de la respecter en attendant qu’elle soit corrigée », a indiqué le ministre Yarou. Il fallait s’y conformer pour avoir droit à la parole et espérer une correction responsable des textes à polémique. « Là, nous pourrons parler sans que la police républicaine vienne nous arrêter. Pour moi, il fallait avoir une existence légale », est-il convaincu.

« On a failli créer un autre parti »

C’est dans cette perspective que les leaders du parti ont exploré des pistes de sortie. Certains, visiblement mieux informés, ont souhaité la création d’un autre parti carrément parce que, raconte le ministre Yarou, certains de ses camarades ont affirmé que le gouvernement n’allait jamais accepter leur délivrer le récépissé si le parti ne change pas de nom. Mais, par expérience, d’autres ont préféré prendre le risque de réintroduire le dossier tout en prenant le soin de respecter les instructions du ministre de l’intérieur. Ce qui a porté de fruit.

A en croire Théophile Yarou, en créant un autre parti politique, ils ont la chance de perdre beaucoup de militants. Les gens prendront assez de temps pour se familiariser avec le nouveau parti. Pire, les camarades qui sont en exil pour « des raisons politiques » ne pourront plus faire partie de la nouvelle formation politique. « Parce qu’il serait difficile d’avoir leur papier pour constituer les dossiers compte tenu de l’arrêté interministériel », explique-t-il. Or, avec l’ancien parti, non seulement on maintient les militants mais aussi on sauve les leaders qui sont hors du territoire national. Ce sont, selon l’ancien ministre de la défense nationale, les raisons, entre autres, qui ont fondé leur démarche.

Koutché et Djènontin ne sont pas exclus

Les anciens membres du bureau exécutif national qui ont maille à partir avec la justice, en l’occurrence les anciens ministres Komi Koutché et Valentin Djènontin ne sont pas exclus du parti. « Ils sont membres du parti, ils sont membres fondateurs du parti; ça (exclusion du bureau exécutif, Ndlr) ce n’est que vraiment provisoire », a-t-il indiqué. Il y a juste eu des ajustements pour se conformer à l’arrêté interministériel qui interdit la délivrance d’acte d’autorité aux personnes visées par la justice. Quand bien même le ministre Yarou désapprouve l’arrêté, il pense qu’il fallait s’y conformer le temps de reprendre les choses en main. « …si on ne le fait pas, on cautionnerait la mort du parti. Ou nous cautionnons la mort du parti ou nous prenons des dispositions transitoires pour sauver le parti », a-t-il fait savoir. Pour lui, dans deux ou trois mois, le parti pourra organiser un congrès extraordinaire pour réorganiser ses structures. Donc, chacun pourra retrouver le poste qu’il occupait, rassure Théophile Yarou.

« Le bureau exécutif travaillera à calmer les ardeurs. Ce n’est pas les postes de responsabilité qui vont faire voler le parti en éclat. Il n’y a pas crise au sein du parti. C’est juste des mal-compréhensions », dixit le secrétaire exécutif national adjoint.

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