Fermeture des frontières du Nigéria: les rois du Bénin se contredisent

Le Haut conseil des rois du Bénin, par la voix de sa majesté Latchè Hôlou Guidimandjègbè Agbanchecon, s’est prononcé sur la fermeture des frontières. Ce qui paraît normal. Mais le message qu’il porte est sans cohérence pour convaincre.

Les rois du Bénin continuent d’adopter des prises de positions à tout le moins délicates à travers leur sortie médiatique dans certaines situations aussi préoccupantes les unes que les autres. Après près d’un mois de calvaire des Béninois, suite à la fermeture des frontières terrestres par le Nigéria, le roi d’Avrankou, au nom du haut conseil des rois du Bénin, a délivré un message alambiqué. D’abord, il a passé la majeure partie de son temps à accuser les leaders de l’opposition. Pour le roi, ce sont les fils du Bénin qui prétendent diriger le pays demain qui compliquent les négociations en cours avec le voisin de l’Est. Visiblement convaincu de sa thèse, il les invite à changer de cap. Soit!

Mais le roi oublie que le Bénin n’est pas le seul pays touché par ces mesures que l’administration douanière nigériane a prises pour limiter la contrebande sur son territoire. Le Niger, le Burkina-Faso voire le Togo sont également frappés par la fermeture des frontières. Les rois, avant de faire leur déclaration, devraient se renseigner pour s’assurer que ce sont les opposants béninois qui compliquent la situation des deux ou trois autres pays concernés par cette sanction. Si l’opposition béninoise est si forte pour que son lobby empêche d’autres pays tels que le Niger et le Burkina-Faso de jouir des fruits de leur main, cela devrait en tout cas être une source de fierté. Là n’est pas encore le problème.

Les contradictions…

A suivre sa Majesté on est un peu surpris par sa logique: comment s’expliquer qu’après avoir rendu responsables  les opposants de l’enlisement de la situation, le roi finit par exhorter le chef de l’Etat et son gouvernement à prendre en compte les conditions posées par le Nigéria en vue d’un dégel de la crise. C’est plutôt cette piste qu’il faudrait privilégier pour la réouverture des frontières  , la vie des 12 millions de Béninois en dépend.

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