Fermeture des frontières nigérianes: la Cedeao appelée en rescousse aurait-elle donné raison à Buhari ?

Près d’un mois après la fermeture des frontières nigérianes, les autorités béninoises recherchent toujours les moyens de fléchir la position des autorités du géant de l’Est. Les démarches à l’endroit du chef de l’Etat nigérian et la médiation de la Cedeao n’ont pu encore aboutir. 

Selon le porte-parole du gouvernement fédéral, les frontières poreuses ont été utilisées par des contrebandiers avec la complicité bien connue des responsables des douanes de part et d’autre pour faire sortir du Nigeria des produits pétroliers et pour faire entrer sur le territoire , du riz d’Asie, des tomates d’Italie, des voitures d’occasion d’Europe et autres produits qui ne sont pas déclarés à la douane. Ce qui cause de pertes énormes aux recettes pour le Nigeria et perturbe la production locale. Pour corriger un temps soi peu la situation, les autorités nigérianes ont fermé leur frontière. Cette fermeture entre dans le cadre des mesures visant à sécuriser les frontières terrestres et maritimes du Nigeria, le service des douanes nigérian (NCS) et le service nigérian de l’immigration (NIS), en collaboration avec les forces armées du Nigéria (AFN) ainsi que la force de police du Nigeria (NPF). D’autres agences de sécurité et de renseignement, doivent aussi mener un exercice conjoint de sécurité à la frontière, renseignent les autorités nigérianes à travers un communiqué.

Selon ledit communiqué, l’exercice conjoint est coordonné par le Bureau du Conseiller pour la sécurité nationale (ONSA) et se déroulera dans quatre zones géopolitiques, à savoir : Sud-Sud, Sud-Ouest, Nord-Centre et Nord-Ouest. Mais au Bénin comme dans d’autres pays de la sous-région partageant leurs frontières avec le Nigéria, cette mesure a été tout de suite ressentie par les populations.

La Cedeao a-t-elle donné raison à Muhamadu Buhari ?

Depuis la crise frontalière entre le Nigéria et certains pays de l’Afrique de l’ouest dont le Bénin, le président Patrice Talon, s’est rapproché à maintes reprises de son homologue. Des démarches qui n’ont pas encore porté de fruits. Selon le  professeur Tunde Fatunde, l’intervention de la Cedeao n’a pas été d’un grand secours pour les pays concernés par la fermeture de la frontière du Nigéria.  » De bonnes sources diplomatiques révèlent que suite aux explications détaillées, chiffres à l’appui de Muhammadu Buhari à ces collègues de la CEDEAO, ces derniers ont simplement donné raison au Président du Nigeria. » explique-t-il. A le croire, la cedeao a simplement demandé aux pays frontaliers du Nigéria de se conformer aux exigences de ce dernier.

Une démarche déjà entamée par le Niger qui a pris des actes pour interdire la réexportation du riz asiatique. Il fut accompagné par le Burkina Faso qui a également pris une décision dans ce sens. Au niveau du Bénin, les réflexions se poursuivent certainement pour trouver la formule adaptée à la nouvelle situation que le Nigéria impose au pays. En attendant les décisions des autorités béninoises, celles d’Abuja semblent renforcer les mesures coercitives au niveau de leurs frontières. Dans le rang des commerçants béninois et nigérians habitués aux transactions entre les deux pays, les affaires sont arrêtées. Vivement qu’une solution soit rapidement trouvée pour éviter l’étouffement économique du Bénin.

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