Parlement de la 8è législature, le Bénin en a-t-il vraiment besoin? Narcisse Tomety s’interroge…

Le débat sur la huitième législature n’est pas encore clos pour certains acteurs de la vie publique. En tout cas pas pour le professeur Simon Narcisse Tomety qui continue de s’interroger sur l’opportunité  de ce parlement de la huitième législature. 

Le Bénin a-t-il vraiment besoin du parlement de la 8ème législature? C’est bien la question que se pose l’ancien directeur de l’école de la Nouvelle Conscience. A le croire, son interrogation n’a rien à voir avec une envolée verbale politique mais une analyse d’économie politique du parlement béninois à travers sa valeur ajoutée. Mais avant d’aborder le fond de son analyse, le potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2021 expose un état des lieux du pays. Selon lui, le Bénin est un pays pauvre en voie de surendettement avec une balance commerciale hyper déficitaire. La sécurité humaine est très faible notamment concernant les secteurs sociaux et l’emploi des jeunes.

Associant cet état des lieux à la mission du parlement qu’il définit comme suit: représenter valablement le peuple et veiller à ce que les dépenses publiques soient affectées aux besoins de toutes les couches et s’exécutées avec une qualité irréprochable. Cette mission du parlement selon lui se décline en cinq points:

1/ voter des lois
2/ contrôler l’action gouvernementale
3/ informer et éduquer les populations sur l’action du parlement
4 / faire du plaidoyer auprès du gouvernement pour la prise en compte des problèmes des populations
5 / évaluer le fonctionnement et l’impact du parlement.

Mais malheureusement constate-t-il, « depuis le 6 avril 2016 et avec la calamiteuse élection d’avril 2019 ayant débouché sur l’installation d’un parlement avec certains députés sans circonscription électorale, seules les fonctions 1 et 5 sont actionnées. ». Un fonctionnement en baisse de régime qui l’amène à dire qu’actuellement  « le budget du parlement permet de construire environ sur 4 ans de mandature au moins 7200 salles de classe soit une capacité d’accueil pour 360 000 élèves. »

La dissolution du parlement pour faire de l’économie: 

Le pays pouvant, dans la situation actuelle, être géré par des Ordonnances, le maintien de la 8ème législature est un gâchis financier et social, martèle le professeur qui suggère la dissolution de l’assemblée nationale. Cette mesure à le croire serait économiquement bénéfique pour le pays.  » Alors, la dissolution du parlement participerait à économiser le peu de moyen dont dispose le pays au lieu de verser des rémunérations hypertrophiées à des députés qui ne votent que des lois qu’ils ne peuvent guère rejeter ou bloquer. Ce faisant, le gouvernement peut bien jouer à la fois le rôle de législateur et celui de l’exécutif.  » indique-t-il.

Poursuivant dans la même logique, il estime que l’actuel parlement n’ayant aucun pouvoir d’influence sur le gouvernement, « il suffira de revenir sur les résultats des élections législatives pour leur invalidation. Un Bénin sans parlement jusqu’en avril 2021 ne demandera que de patience aux politiciens. »précise-t-il.

Des propositions pour le bien du pays: 

Il a également fait des propositions concrètes pour l’affectation des économies qui seront dégagées « de la gouvernance par des Ordonnances et avec la suspension du parlement ». Comme affectation, il suggère le plan ci-après:

1/ 50% à affecter à l’éducation nationale ;

2/ 30% pour le fonctionnement des conseils de village et quartier pour faire renaître l’animation du territoire quasiment morte au Bénin ;

3/ 20% pour soutenir la réforme du secteur de la sécurité car la police républicaine est abritée dans des locaux délabrés et puants dans beaucoup de localités même à 40 km de Cotonou.

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