Pratique et orientation sexuelles : les LGBT au Bénin face aux pesanteurs sociologiques

LGBT et LGBT+, selon Wikipédia, sont les sigles englobant les communautés lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et assimilées avec souvent un « + »ajouté à la fin du sigle « LGBT », afin d’englober toutes les identités de genres et orientations sexuelles méconnues et sont utilisés pour désigner les personnes non hétérosexuelles  et/ou non cisgenres . Dans l’une de nos publications, un pratiquant avait levé un coin de voile sur cette identité de genre qui semble-t-il devient monnaie courante. Si ailleurs le sujet n’est pas tabou, les communautés LGBT au Bénin peinent à se faire accepter par la société.

Que retenir de la communauté LGBT au Bénin ?

La communauté LGBT au Bénin est bien structurée. Elle est conduite par un creuset dénommé « Réseau national des associations de personnes LGBT du Bénin ». En début de semaine, nous avons effectué une visite dans leurs locaux où nous avons échangé avec JJK Bankolé, vice-président du réseau. A cœur ouvert et sans complexe, il a fait l’historique du réseau, son fonctionnement et les goulots d’étranglement.

Il est à retenir que le réseau des communautés lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre ou encore Bénin Synergie Plus a vu le jour courant octobre 2010. C’est la fusion de six associations mères qui existaient depuis plusieurs années. Le 11 novembre 2011, il a eu une existence légale en tant que Association de lutte contre le VIH-SIDA et de défense des droits de l’Homme. Financé par le Fonds mondial dans le domaine de la lutte contre le VIH SIDA et les droits humains et soutenu par des partenaires tels que Plan Bénin, ONU-SIDA, INC, PSLS, CNLS/TP, l’Association béninoise pour la promotion de la famille, l’USAID, le corridor Abidjan-Lagos, les ambassades etc, le réseau compte 7 634 membres dont 1 625 activistes, 871 leaders et 5 138 membres communautaires pour 15 associations identitaires.

L’étude de l’Analyse situationnelle des transgenres au Bénin commanditée par le Fonds mondial et réalisée par Plan Bénin en 2018 a révélé qu’il existe sur le territoire béninois 322 transgenres. Le réseau se veut être une alliance entre les principaux acteurs communautaires œuvrant à la planification et la mise en œuvre des programmes et services adaptés aux réalités des minorités sexuelles ainsi qu’aux populations qui interagissent avec elles au Bénin. Sa vision est de parvenir à une société plus juste, plus égalitaire, respectueuse des droits humains, sans distinction de genre, de sexe, de race et de couches socio-professionnelles. Evidemment, le réseau milite pour l’amélioration de la qualité de vie des minorités sexuelles en œuvrant pour un environnement non discriminant.

Bénin Synergie Plus, pour la protection de ses membres, intervient dans maints domaines dont notamment, la lutte contre les IST/VIH SIDA, la lutte contre les discriminations et les stigmatisations, la protection et défense des droits humains. Et pour y parvenir, plusieurs activités sont inscrites dans son agenda dont notamment, les soirées de sensibilisation de masse, les séances de développement de compétence de vie courante, le référencement  CDV IST/VIH, le dépistage démédicalisé, les entretiens individuels etc. Mais c’est sans compter sur le soutien d’une frange de la société qui assimile la pratique à l’indignité et l’ignominie.

A Bamako  le 28 janvier 2019, deux hommes ont été brûlés vifs par la population pour la simple raison qu’ils étaient des homosexuels. Le 07 juillet 2013, Yahya Jammeh ex-président de la Gambie déclarait « si un homosexuel arrive ici, on va le tuer comme on tue un chien ». Au Bénin, la situation n’est pas dramatique mais la société a tendance à mettre à part cette catégorie de la population.

Les LGBT face aux pesanteurs sociologiques

Il est de coutume en Afrique et dans bien d’autres pays du monde que deux sexes identiques ne peuvent se mettre ensemble pour mener une vie de couple. La preuve dans la tradition judéo-chrétienne, il est écrit que  l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme et les deux formeront une seule chaire. Au fil du temps, la pratique a changé. L’être humain a inversé les habitudes.  Deux  personnes de sexe identique peuvent vivre l’amour : l’homosexualité couramment désignée comme « lesbiennes » pour les femmes et « gays » pour les hommes. Pire encore, il existe de nos jours des transgenres, c’est-à-dire des personnes qui se sentent mieux dans le sexe contraire ou subissent une opération pour prendre le sexe de leur choix.

Au Bénin, la vie n’est pas aussi aisée pour certains membres de la communauté LGBT qui doivent affronter, parents, amis, entourage pour convaincre de leur choix sexuel. Très souvent, ils sont objets de discrimination, de stigmatisation et d’humiliation. Des parents écornés, considèrent la pratique comme une contre nature ou un déshonneur et jettent à la porte leurs propres progénitures. La preuve, selon les dires du vice-président, le réseau a à sa charge plusieurs membres de la minorité sexuelle reniés par leurs propres familles. Des cadres ont été aménagés où vivent les LGBT qui ne sont plus les bienvenus dans leurs familles respectives.

Sous d’autres cieux, la pratique est encadrée par des dispositions légales. Mais au Bénin, aucune loi ne l’autorise ou l’interdit.

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