« Ressortissants du Nord »: quand la Mairie de Parakou enflamme la toile « par un courrier »
Depuis quelques heures, la Mairie de Parakou est au cœur d’une grosse polémique. A l’origine de cette polémique se trouve un courrier signé de la première autorité communale de la cité des Koburu et rendu public le 02 septembre 2019.
La Mairie de Parakou met en vente des parcelles dans une zone qu’elle compte transformer en une « zone de croissance économique urbaine » en partenariat avec le gouvernement. A cet effet, elle organise une séance d’informations pour répondre aux éventuelles préoccupations des personnes désireuses de devenir propriétaires terriens dans ladite zone. C’est la substance du message que porte le courrier. Jusque-là tout semble normal et sans problèmes.
Mais ce qui suscite à présent la colère des internautes c’est l’expression utilisée dans le courrier pour désigner une catégorie de personnes prises en compte par le projet de vente. « A tous les ressortissants du nord résidant à Cotonou et environs« … C’est la mention que porte le courrier comme destinataire. Ce qui voudrait dire que seuls les ressortissants du nord résidant à Cotonou et environs sont concernés. Dans un contexte où les propos ou actes favorables au régionalisme sont sévèrement condamnés, une Mairie devrait-elle se permettre de faire usage d’une telle expression dans un courrier ?
Des internautes condamnent l’attitude de la Mairie
Utiliser cette expression » ressortissants du nord » dans un courrier officiel paraît inacceptable pour certaines personnes. Ils estiment que ladite expression est discriminatoire. « Qui sont les ressortissants du nord ? Et les autres? », s’interroge Dine Adechian qui estime que de tels propos portent des gènes de division. « Pathétique ! Ressortissants du nord ? Le nord est devenu un pays? », se demande Fatiou Ousman.
Contrairement à ces commentaires qui condamnent le vocabulaire de la Mairie, certaines personnes pensent qu’il n’y a rien de scandaleux et tentent de prendre la défense de l’administration communale. Pour ceux-là, la Mairie de Parakou utilise un langage administratif ce qui reste collé aux prescriptions de la loi en matière de limites administratives. Cette explication n’est pas valable selon Roland L. qui estime que dans un État, on devrait pouvoir transcender ces élans de sectarisme.
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