Violences xénophobes: sifflé aux obsèques de Robert Mugabe, Cyril Ramaphosa s’excuse

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a été hué ce samedi aux hommages de Robert Mugabe au Zimbabwe. Il a présenté des excuses publiques lors de son discours devant un parterre de personnes venu dire adieu au héros national.

C’est en plein hommage à Robert Mugabe que Cyril Ramaphosa a été longuement sifflé et conspué par les occupants des gradins du stade de la capitale Harare. Ce geste peu ordinaire est une réponse prompte aux violences xénophobes qui ont éclatées à Johannesburg et à Pretoria. Le chef d’Etat, à sa prise de parole a tenté de rabaisser la tension. «Je me tiens ici devant vous comme un frère africain, qui exprime ses regrets et présente ses excuses pour ce qui s’est passé dans mon pays », a lancé M. Ramaphosa avant de poursuivre : « ce qui s’est passé en Afrique du Sud va à l’encontre du principe d’unité du peuple africain pour qui le président Mugabe, Nelson Mandela (…) se sont battus ».

Ces violences ont handicapé les relations entre le pays arc-en-ciel et plusieurs autres africains. Le Nigéria, pays dont les ressortissants sont particulièrement ciblés compte rapatrier environ 600 de ses concitoyens. Le Zimbabwe a annoncé récemment que 200 de ses ressortissants rejoindront Harare très prochainement. Depuis le début de ces violences, 12 personnes sont mortes. Pour trouver une solution durable à cette crise sociale, le président Ramaphosa a annulé sa participation à l’Assemblée générale de l’ONU qui se tiendra fin septembre à New York.