Bénin – Crise politique: la balle à nouveau dans le camp du Parlement

Après les trois jours de dialogue politique, le président Patrice Talon s’est engagé pour la mise en oeuvre des recommandations. Mais voyant que la plus grande responsabilité revient à l’Assemblée nationale, le Chef de l’État a lancé la balle dans le camp des parlementaires comme aux premières heures de la crise politique.

Avant la tenue des élections controversées du 28 avril 2019, le président de la République avait montré à plusieurs reprises sa volonté d’agir pour la relecture des lois électorales, principales sources de la crise. Visiblement, si cela ne tenait qu’à Patrice Talon la crise aurait été réglée dès les premières heures. Mais il a estimé qu’il revenait au Parlement de prendre ses responsabilités. Cette option a malheureusement montré ses limites. Les parlementaires ont tourné en rond et la crise s’est accentuée.

De nouveau décidé à mettre fin à la crise, Patrice Talon se voir une fois encore contraint de mettre l’Assemblée nationale au centre des actions à mener pour la concrétisation des recommandations du dialogue politique. « La mise en œuvre effective de ces recommandations appelle à mon sens  l’intervention de la représentation nationale », a déclaré Patrice Talon face aux responsables du Parlement.

Cette fois-ci sera la bonne?

Quelques jours avant les élections législatives auxquelles l’opposition et d’autres partis n’ont été autorisés à participer, le président Patrice Talon avait invité le Parlement à trouver un consensus autour de la relecture des lois querellées. Cette action devrait permettre à toutes les sensibilités politiques de prendre part aux élections. Mais à l’arrivée rien de concret ne sera fait. Au sein du Parlement, opposants et mouvanciers sont restés campés sur leur position.

Seuls les deux blocs politiques créés avec l’onction du président de la République ont pu participer aux élections. Exclue, l’opposition refuse depuis lors de reconnaître la 8ème législature. La crise a conduit à des violences électorales avec des dégâts matériels et humains. Le Parlement composé des députés issus de cette crise trouvera t-il cette fois-ci la bonne thérapie pour mettre définitivement fin à la crise?

Face à cette préoccupation, certains observateurs de la vie politique se veulent très optimistes. Pour ceux-ci, le contexte actuel n’est pas comparable à celui traversé avant les élections. Ils pensent que les parlementaires taxés « d’illégitimes » seront de bonne foi pour sortir le pays de la crise.

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