Bénin – dialogue politique: quel sort pour le rapport final ?

Le dialogue politique est arrivé à son terme dans l’après midi de ce samedi 12 octobre 2019. Le rapport final, après quelques grincements de dents, a été adopté et transmis au président Patrice Talon, initiateur dudit dialogue. La question qui anime désormais les esprits, c’est le sort qui sera réservé au contenu de ce document qui constituent l’âme du dialogue.

Terminus, tout le descend. Le dialogue politique auquel participent depuis jeudi huit (08) partis politiques a pris fin ce jour. Après trois jours de réflexions, les délégués des partis et le Présidium dirigé par le Professeur Dorothée Sossa ont retenu plusieurs points en guise de propositions dans le cadre de la résolution de la crise politique née des dernières élections législatives.

Ces propositions contenues dans le rapport final sont désormais laissées à l’appréciation du Chef de l’Etat qui a promis lors de la cérémonie d’ouverture qu’il y prêtera une attention particulière. Ainsi, comme dans un film de succession de rôle, les participants du dialogue passent derrière le rideau et laissent sur scène le président de la République et l’Assemblée nationale qui décideront du sort des propositions faites dans le rapport.

Les promesses de Patrice Talon

Après analyse des deux discours du Chef de l’Etat lors du dialogue politique, l’on est tenté de dire que les délégués peuvent dormir tranquille en ce qui concerne la prise en compte de leurs recommandations. Patrice Talon a promis fait bon usage du rapport. Il a aussi rassuré qu’une étude minutieuse sera faite des recommandations qui lui sont soumises.

Mais il est aussi important de rappeler que certains aspects du discours du Chef de l’Etat devraient faire comprendre aux délégués que rien n’est encore gagné d’avance. En effet, la prise en compte de leurs recommandations dépendra de certains paramètres clairement exprimés par le président. « En tout état de cause, je veux ici vous rassurer, Mesdames et Messieurs les Délégués, que mon Gouvernement appréciera avec diligence la pertinence et l’opportunité de vos recommandations en vue d’accomplir les actes qui relèveront de sa responsabilité », avait-il déclaré.

L’Assemblée nationale, l’autre obstacle?

Au vue du contenu donné au dialogue politique et les recommandations faites, il apparaît que le Parlement aura certainement un rôle à jouer dans la suite à donner au rapport final présenté par Victor Topanou.

Des interrogations subsistent sur l’attitude qu’adopteront les députés de la 8ème législature face à des recommandations qui ne vont pas forcément en leur avantage. C’est le cas de la reprise des élections législatives dont la conséquence est la rupture brutale de leur mandat en cours.

Quid du contenu du rapport?

De façon générale, le consensus a été fait sur plusieurs points. Il s’agit entre autres de :

  • La nécessité de toiletter des lois électorales;
  • Les candidats doivent être tenus pour responsables et non les partis politiques ou ce candidat qui figure sur plusieurs liste soit purement enlevé;
  • Le principe du quitus fiscal maintenu;
  • Les 10% sont maintenus mais les modalités devront être définies;
  • Les élections locales devraient se faire non seulement par la Cena uniquement;
  • Institution des élections générales ( rôle, coût) la moyenne observée est de 10 à 40 milliards donc assez coûteux pour le pays;
  • Le Ministère de l’Intérieur est invité à rester dans un rôle purement administratif en ce qui concerne l’obtention du statut juridique des partis;
  • Vote de la loi sur le financement des partis;
  • Des mesures pour plus de représentativité de la femme dans les instances politiques.

En ce qui concerne les mesures d’apaisement, 18 doléances ont été retenues. Il s’agit entre autres de l’organisation en 2020 ou en 2021 des élections générales anticipées, de la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la crise électorale ainsi que l’abandon des arrestations et poursuites judiciaires à caractère politique.

Par ailleurs, il a été aussi retenu le dédommagement des partis n’ayant pas pu participer aux élections du 28 avril 2019 et la facilitation de l’enregistrement des partis politiques conformément à la nouvelle charte.

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