Bénin : Hounkpè-Djemba et Cie aux assises politiques, un contre-pied parfait des directives des FCBE ?

Après le ping-pong né de la délivrance du récépissé au parti Force cauris pour un Bénin émergent défendu mordicus par une frange des ténors, Paul Hounkpè, Alassane Djimba  et consorts viennent de jeter le masque en prenant part au dialogue politique contrairement aux directives du parti de Boni Yayi.

Le préalable avant toute action ou négociation politique est la reprise du scrutin législatif du 28 avril 2019, sur une base consensuelle, équitable et transparente, avait rappelé Boni Yayi aux lendemains de la délivrance du récépissé au parti Force cauris pour un Bénin émergent. Un idéal d’ailleurs partagé et défendu par la quasi-totalité des forces de l’opposition. Paul Hounkpè, Alassane Djimba et consorts viennent de fouler au pied cette exigence en répondant présents à l’invitation de Patrice Talon au palais des congrès. Le parti FCBE dont ils sont membres a pourtant décliné l’invitation à l’image d’autres formations politiques et s’est fortement fait représenter aux échanges initiées par l’ex-chef de l’Etat Nicéphore Soglo dans la même journée du jeudi 10 octobre.

Justifiant leur présence, l’ex-ministre de Boni Yayi, Alassane Djimba dira : « C’est vrai, nous avons exigé des préalables avant d’arriver. Mais les préalables constituent si vous le voulez l’entrée en matière. Donc  il y a eu inversement. Au lieu que nous ayons des préalables avant d’arriver, les préalables viennent en conclusion ». « Nous pensons que la politique de la chaise vide ne nous permettra pas de sortir de notre situation », a estimé un autre soutenant leur participation. Des propos en parfaite opposition aux  leitmotivs  et objectifs que s’est fixé le parti FCBE et prouvent à suffisance que les membres ne parlent plus le même langage.

Si pour Alassane Djimba, le dialogue sera sincère tel qu’il a confié à un média de la place,  les forces de résistance, dans leur communiqué final,  n’y voient pas son opportunité. Quel dialogue politique peut-on organiser, pendant que nos compatriotes sont contraints à l’exil ? Quel dialogue politique peut-on organiser, pendant que des compatriotes croupissent en prison pour délit d’opinion ? Quel dialogue politique peut-on organiser alors que notre Assemblée Nationale est devenue un lieu souillé du sang de nos compatriotes ? Quel dialogue politique peut-on organiser, pendant que Patrice Talon continue de contraindre nos concitoyens à l’extrême précarité ? Un questionnement laissé sur la table des tenants du pouvoir.

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