Bénin: la révision de la constitution, la priorité des députés

Les députés ne veulent pas traîner les pas. Ils sont en avance sur le temps et veulent concrétiser le rêve de Patrice Talon. Sur les six propositions de lois, seule la révision de la constitution passe en procédure d’urgence.

Plus rien ne pourra plus arrêter Louis Vlavonou et ses collègues désormais. La minorité de blocage étant empêchée d’aller aux élections, les 83 députés entièrement acquis à la cause de Patrice Talon sont dans une dynamique qui ne surprend pas les avertis. Le dialogue politique est la passerelle bien trouvée pour assouvir la soif de la révision . Il est aisé, dorénavant, d’affirmer sans outre mesure que ce sont les acteurs politiques qui ont proposé des recommandations ayant induit la modification de la loi fondamentale. Ils le clament déjà, à temps et à contre temps. Le chef de l’Etat n’avait pas envisagé ces points avant de convoquer le dialogue. Ce sont les délégués des huit partis politiques qui ont obligé le locataire de la Marina à revenir sur sa décision.

Et, au bout du rouleau, il y a une terre très fertile. L’Assemblée nationale sortie entièrement des entrailles de la mouvance, n’aura aucune difficulté à adopter la loi modificative. La demande de la procédure d’urgence, loin d’être introduite par les membres d’un groupe parlementaire, a été cautionnée par des élus de toute obédience. Les deux formations politiques du chef de l’Etat sont donc en position pour faire passer la réforme qui a tant souffert sous la septième législature du fait de la présence de 21 députés de l’opposition. Ce n’est pas surprenant quand on sait que des députés ont dit publiquement que « l’opposition au parlement ne permettra pas au chef de l’Etat de bien conduire ses réformes ».  C’est dire que les dés sont pipés et que l’opposition, absente au parlement, ne peut que s’en tenir à ses déclarations et mouvements d’humeur.

Toutefois, quand on recense  les innombrables problèmes sociaux et sociétaux qui sévissent depuis des années dans le pays, la célérité à réviser la constitution fait croire à une confusion entre l’urgent et de l’important. En effet, depuis trois mois maintenant, les frontières terrestres du Nigéria sont hermétiquement fermées. Les conséquences sont manifestes. Cependant, les représentants du peuple n’ont pas daigné interpeller le gouvernement pour savoir de quoi cela retourne. Des écoles sont sous l’eau avec par endroits des classes jumelées et leur corollaire d’effectif pléthorique . D’autres sont sans enseignants.  Tout ça n’est pas à prioriser par un parlement qui ne devrait en réalité pas être le prolongement de l’Exécutif. Procédant ainsi, les députés semblent confirmer tout le mal que l’opinion pensait d’eux.

 

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