Bénin: le jeudi de toutes les incertitudes!

La constitution du 11 décembre 1990 sera enfin révisée ce jeudi par les députés de la huitième législature. Elle passera en procédure d’urgence pour, disent les pro-révisionnistes, le développement du pays. par-contre, les anti-révisionnistes annoncent des actions sur le terrain.

Au lendemain du dialogue politique initié par le chef de l’Etat, un comité d’experts a été constitué pour transformer en projets de loi les recommandations des délégués des partis politiques. Dorothée Sossa et son équipe ont proposé la révision de la constitution pour plusieurs raisons. Trois jours plus tard, dix députés saisissent au bond l’aubaine à eux offerte par le dialogue politique pour introduire une demande d’étude en procédure d’urgence de la loi fondamentale. La décision est diversement appréciée au sein de l’opinion publique. Les pro-révisionnistes, anti-révisionnistes hier, changent brusquement d’avis. Ils démontrent combien il est impérieux d’introduire de nouvelles dispositions dans la loi pour aller au développement.

Les différents canaux de communication sont mis à contribution pour convaincre le peuple. Pendant ce temps, le texte soumis à l’appréciation des députés, rappelons-le, entièrement acquis à la cause de l’Exécutif, n’est pas connu de tous. Tout se passe comme s’il y a un mythe autour de la constitution, la nouvelle qui va sortir des entrailles d’une Assemblée nationale à polémique. Il est difficile, à quelques heures du vote de la loi, pour un citoyen béninois de dire avec exactitude les articles qui y seront introduits. Rien ne présage de ce que la constitution va respecter l’esprit du dialogue, si tous se mettent d’accord que la mise en application des recommandations du dialogue nécessite la modification de certaines dispositions institutionnelles.

L’opposition en courroux contre le pouvoir et alliés

L’opposition, de son côté, n’entend pas se laisser faire. Deux conférences de presse dans la seule journée de ce jeudi. D’abord, les forces de la résistance se réunissent au domicile de l’ancien président Nicéphore Soglo pour lancer les hostilités. Elles vont peaufiner les stratégies pour exprimer leur désapprobation face à ce projet « personnel » du chef de l’Etat. Le parti Fcbe de Boni Yayi, l’aile qui a pris part au dialogue, conformément à son mémorandum, crie au travestissement des recommandations du dialogue. Pour mieux se faire entendre, il tient, lui aussi, sa conférence de presse pour dire « non » à la révision de la constitution.

Dans cette atmosphère de méfiance caractérisée, chacun se demande ce qui pourra bien se passer avant la fin de la journée. Des incertitudes de part et d’autre. Certainement que la sagesse guidera les deux camps, mouvance et opposition, pour que l’intérêt général triomphe par delà tout.

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