Bénin: les réserves de Richard Boni Ouorou sur la nomination du chef de file de l’opposition

Le politologue Richard Boni Ouorou, bien qu’étant en harmonie avec la désignation du chef de file de l’opposition via les urnes, a émis quelques appréhensions sur la formulation proposée par le comité d’experts. Sur la question il fait un apport devant éviter la confusion à l’avenir.

Les experts ont proposé qu’après la désignation du chef de file de l’opposition par les élections, le chef de l’Etat procède à sa nomination par décret en conseil des ministres. Ceci pour permettre au chef de file en question de jouir des avantages y afférentes. A l’instar de la toile qui s’enflamme, le politologue, Richard Boni Ouorou a sa petite idée sur la question. Ad hominem, il pense que le terme « nomination » prête à confusion dans un régime de séparation de pouvoirs. Pour lui, du moment où c’est des urnes  que provient le chef de file de l’opposition , il faut juste que le gouvernement le « reconnaisse » en tant que tel. Il insiste sur la sémantique entre nomination et reconnaissance qui ne sont pas, de son point de vue, la même chose.

Il bâtit son argumentaire sur un principe qu’il juge pertinent pour éviter des crises de confiance à l’avenir. « Vous conviendrez que pour faire appliquer une pareille loi (de nomination), le gouvernement devra rédiger un règlement d’application qui identifiera des conditions de — DÉSIGNATION— au lieu d’identifier des conditions de — JOUISSANCE— », fait-il savoir. Par ailleurs, il suggère que la loi soit souple afin de permettre des coalitions entre partis de l’opposition. Cela induira la pluralité de l’opposition au sein du parlement. Mieux, cela permettra au parti qui aurait ratissé large lors des coalition d’être de facto chef de file de l’opposition. Les députés auront à étudier tous les contours de la proposition pour y insérer  les amendements utiles.