Bénin – mise en oeuvre des recommandations du dialogue: quid de la crédibilité du comité d’experts?

Un comité d’experts est mis sur pied pour la reformulation technique des recommandations issues du dialogue politique tenu du 10 au 12 octobre au palais des congrès à l’initiative du chef de l’Etat.

Le comité constitué de neuf personnes dont six officiellement des deux partis politiques soutenant inconditionnellement les actions du chef de l’Etat travaille d’arrache-pied pour sortir, dans un délai assez raisonnable, les textes qui devront être transmis au parlement pour adoption. La qualité des hommes désignés ne souffre d’aucun doute. La compétence devrait être au top quand on jette un regard sur le profil des personnalités désignées pour élaborer ces textes. Mais deux faits jouent en défaveur de toute l’équipe du professeur Dorothée Sossa dont la réputation dépasse les frontières nationales.

Le premier élément qui pourra plomber la qualité du travail à abattre par ce comité d’experts reste la forte présence des partisans du pouvoir. Le Bloc républicain et l’Union progressiste, majoritaires au sein du comité, peuvent peser de tous leur poids pour que les aspirations de leurs groupes politiques soient prises en compte. Cela n’est pas exclu quand on sait qu’en démocratie , il faut recourir à la décision du plus grand nombre pour trancher. L’autre chose qui pourra faire réagir les opposants à la publication du contenu des textes à rédiger reste l’incident qui a eu lieu à la fin des trois jours du dialogue politique.

En effet, le rapport général présenté par le rapporteur n’était pas fidèle aux propositions faites par les délégués au dialogue. Il a fallu la réaction courtoise mais incisive des Forces cauris pour un Bénin émergent et du Parti du renouveau démocratique pour que le rapport soit apuré. Maintenant qu’il revient seulement aux caciques du pouvoir de travailler aux côtés des deux scientifiques qui, faut-il le rappeler, étaient facilitateur et rapporteur du dialogue, il y a lieu d’avoir des inquiétudes. Les professeurs Dorothée Sossa et Victor Topanou gagneront beaucoup en restant vigilants pour ne pas se rendre complices à leur corps défendant de la trahison de l’esprit des recommandations issues du dialogue politique.

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