Bénin – propositions de couplage des élections: les craintes de Claude Djankaki

Au cours du dialogue politique qui prend fin ce samedi 12 octobre 2019, certains partis politiques ont proposé au chef de l’Etat de coupler les élections communales avec celles législatives en 2020. D’autres suggèrent carrément des élections générales en 2021. Ce qui n’est pas du goût de Claude Djankaki qui avance des arguments.

Si ceux qui ont porté la proposition de couplage des élections posent leurs propositions sur la réduction drastique du coût d’organisation de ces consultations, d’autres, par contre, voient derrière cette piste des élans de fraude dans un environnement politique suspicieux et analphabète. Claude Djankaki, ancien membre de la commission électorale nationale autonome, pense qu’il sera difficile d’adopter une telle réforme sans causer de dommage aux électeurs.

Pour être plus précis, il évoque le cas du nombre d’urnes dans les postes de vote. A vouloir aligner les élections, dira-t-il « on embrouille les esprits faibles qui ne comprennent pas que la circonscription électorale pour élire le conseiller local est le village ou quartier de ville( près de 5500 ), la circonscription électorale pour élire le conseiller communal est l’arrondissement (546 au niveau national) pour élire 77 maires, la circonscription électorale pour élire les députés est découpée en 24 circonscriptions électorales ».

Pire, craint-il, lorsqu’on va y ajouter l’élection présidentielle, ce sera plus corsé. La circonscription électorale considérée à ce niveau étant l’ensemble du territoire. Ce qui voudra dire qu’il faut autant d’urnes dans un seul poste de vote, marquées comme tel, pour que chaque électeur puisse choisir, selon les circonscriptions, le candidat qui lui convient. Plus explicitement, pour procéder comme suggéré, il faut, à tout le moins, quatre urnes pour le même jour. La plupart des électeurs auront la chance de s’embrouiller devant les urnes, estime-t-il.

Pour Claude Djankaki, il ne faut pas vouloir résoudre un problème pour en créer d’autres. Le contexte étant celui de la crise post-électorale, il propose que les réflexions soient bien mûries pour éviter des frustrations à la fin. Car, justifie-t-il, « le Bénin peut bien coupler les élections comme dans d’autres pays. Mais cela ne pourra être que dans un contexte de paix et de cohésion nationale ».

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