Bénin – révision de la constitution: la version officielle du gouvernement

Depuis quelques jours, suite au dialogue politique organisé à l’initiative du président de la République, plusieurs observateurs redoutent la révision de la constitution. Le gouvernement s’est enfin prononcé sur la question.

Au cours d’une émission télévisée sur la chaîne publique béninoise, le ministre de la communication et de la poste, Alain Orounla, a levé un coin de voile sur les implications du dialogue politique tenu du 10 au 12 octobre au palais des congrès de Cotonou. Répondant aux questions des journalistes sur le plateau, le porte-parole du gouvernement n’est pas allé par quatre chemins pour extérioriser les intentions de l’Exécutif. Alain Orounla, déchargeant l’équipe gouvernementale, a fait savoir que le parlement n’aura pas d’autres choix que de toucher certaines dispositions de la constitution du 11 décembre 1990. Pour la représentativité des femmes par exemple, il va falloir insérer quelques dispositions discriminatoires dans la loi fondamentale.

Il est très convaincu que même la cour constitutionnelle n’aura pas à rejeter cette piste étant donné que c’est un consensus du dialogue qu’il faut une réforme discriminatoire pour permettre aux femmes d’occuper des postes électifs. Même s’il faut reconnaître que l’opposition, en l’occurrence les Fcbe, dans leur mémorandum sont foncièrement contre toute réforme qui induirait la révision de la constitution, tous les huit partis présents au dialogue ont donné le quitus pour la loi positivement discriminatoire en faveur de la gent féminine.

Patrice Talon en avance sur ses vis-à-vis

Pour le gouvernement, c’est l’institution parlementaire qui a toutes les clés en main. Elle saura opérer des modifications utiles en son temps pour que les recommandations issues du dialogue soient mises en application. C’est désormais clair que la révision de la constitution n’est plus une rumeur mais c’est dans l’agenda de l’Exécutif qui avait fait deux expériences douloureuses par le passé. Même à la veille des dernières législatives, les membres du Bloc de la majorité présidentielle (Bmp) l’ont fortement agitée. Malheureusement, cela n’a pas rencontré l’assentiment de l’opposition. Reste à savoir si cette fois-ci, Patrice Talon pourra réussir son projet phare quand bien même tous les 83 députés sont inconditionnellement acquis à sa cause. En convoquant le dialogue, Patrice Talon avait certainement son calendrier que beaucoup ignoraient. La bonne occasion est enfin trouvée, pourrait-on dire.

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