Sommet Russie-Afrique: les algériens «humiliés» par ce discours de Bensalah chez Poutine

A l’occasion du premier sommet Russie-Afrique tenu à Sotchi du 23 au 24 octobre, le président par intérim de l’Algérie a eu un tête-à-tête avec le président de la fédération russe. La description de la situation sociopolitique de l’Algérie devant Vladimir Poutine est perçue comme une trahison à Alger.

Les algériens sont descendus dans les rues ce vendredi pour manifester contre le pouvoir en place. Si les critiques acerbes visaient d’habitude l’homme fort de l’armée le général Gaid Salah Ahmed, cela n’a pas été le cas ce jour. Les manifestants ont donc visé le président par intérim Abdelkader Bensalah, très effacé sur la scène politique ces derniers temps. En déclarant : « Si j’ai demandé à vous rencontrer, c’est pour vous rassurer sur la situation en Algérie qui est maîtrisée et que nous sommes capables de dépasser cette phase critique. Les médias amplifient considérablement ce qui se passe en Algérie et diffusent des données imprécises », Bensalah a ainsi provoqué la colère de ses concitoyens.

Si la rue n’a pas tardé à remettre sur les rails le patron du conseil constitutionnel devenu chef d’Etat intérimaire à la chute de Bouteflika, les spécialistes se sont aussi mêlés aux débats.  Sur tweeter, le politologue Asni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) a été le premier à s’attaquer l’autorité. « La prestation de Bensalah devant Poutine montre à quel point le pouvoir est en décalage avec l’Algérie. Il s’enferme dans un déni qui le disqualifie à jamais » écrit-il.

Pas d’élection sous ce système!

Lors de ce 36è vendredi de manifestation depuis le 20 février, les populations ont à nouveau boycotté toute participation à la présidentielle projetée au 12 décembre et appelé à la chute du système qui a dirigé le pays depuis l’indépendance. A la veille de l’expiration du délai des dépôts de candidature, rien ne semble mettre en confiance les autorités vu que le scrutin de juillet dernier n’a pas eu lieu pour faute de candidature. Depuis la fin de la période intérimaire en juillet passé, ce pays de l’Afrique du nord est plongé dans un vide constitutionnel à issue incertaine.

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