Antiterrorisme: la France et l’Europe ne sont pas des partenaires crédibles pour l’Afrique

La situation au Sahel est de plus en plus inquiétante et se dégrade de jour en jour malgré les moyens colossaux déployés pour lutter contre le terrorisme dans la région. Parlant de moyens, quels sont ces moyens militaires engagés dans cette lutte interminable.

Dans une analyse produite par Michael Shurkin, politologue principal à la RAND Corporation, une organisation à but non lucratif et non partisane, il y décrit de façon générale tout l’arsenal militaire de pointe engagé au Sahel par les différentes puissances dont la France et les Etats Unis. Selon lui, « la question qui se pose est de savoir pourquoi la violence s’aggrave alors que la communauté internationale a déployé des efforts considérables pour la contenir ».

Une véritable puissance de feu déployée

En 2013, la France a envoyé environ 4 000 soldats au Mali pour éliminer les islamistes radicaux de la moitié nord du pays. Aujourd’hui, 3 500 personnes appuyées par des avions de combat et des hélicoptères d’attaque restent dans la région. Les Nations Unies gardent 15 000 soldats au Mali dans le cadre d’une mission de maintien de la paix (MINUSMA), tandis que l’Union européenne organise deux missions de formation pour les forces de sécurité maliennes (EUTM et EUCAP). Les forces d’opérations spéciales françaises et américaines ont également été actives, un fait révélé au public américain en octobre 2017 lorsque quatre soldats américains ont perdu la vie au combat au Niger.

Il y aurait deux bases de drones américains au Niger, où la France exploite également une flotte de drones Reaper. En outre, la France, les États-Unis et de nombreux autres gouvernements ont mené des dizaines de projets allant de la réforme du secteur de la sécurité aux programmes agricoles, tous destinés à favoriser le développement, à améliorer la gouvernance et à améliorer les performances des forces de sécurité locales. Pourtant, tout semble être en vain, indique Michael Shurkin.

L’Afrique et ses « partenaires pas nets »

Au fur et à mesure que les différentes puissances s’installent dans la région du Sahel, les pays de la zone semblent de moins en moins en sécurité. Au départ, la question du terrorisme n’était qu’un petit problème assez gérable. Selon Shurkin, « ce qui avait commencé en 2003 sous la forme d’un problème terroriste apparemment gérable et qui avait débordé de la guerre civile en Algérie a évolué. C’est devenu quelque chose de beaucoup plus grand et plus difficile que ce que les gouvernements régionaux peuvent gérer et pour lequel les interventions internationales actuelles sont conçues. Il s’agit maintenant d’une insurrection généralisée ou d’un ensemble d’insurrections de la part de certains segments de certaines communautés ethniques ».

La question qu’il convient de se poser, c’est de savoir comment cela se fait que la multiplication des moyens pour les détruire semble plutôt être l’essence même de l’accroissement des terroristes et de leurs forces ; forces dans tous les sens du terme. Plusieurs observateurs accusent les puissances étrangères d’alimenter les différents groupes djihadistes et de même leur fournir une assistance militaire en leur livrant du matériel. Plus tôt ce mois, le Burkina Faso a sorti une note adressée à la France mettant en garde contre des aéronefs non identifié qui survolent des zones de conflit sans qu’on ait une idée sur ce qu’ils sont venus y faire. Certains soupçonnent des livraisons d’arme par parachutage. Les stratégies africaines doivent être revues et la coopération avec la France et les autres puissances doit avoir une certaine réserve. L’Afrique devra prendre son destin en main pour finir avec cette guerre avec, à ses côtés, des alliés « plus ou moins flous).

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