Bénin: et de trois pour Alain Sourou Orounla!

Le ministre de la communication et de la poste, porte-parole du gouvernement, Alain Sourou Orounla, en moins d’un trimestre, a fait trois flops. Sur trois grands dossiers de la République, il a donné l’impression qu’il joue sur les mots ou carrément qu’il ne maîtrise pas tous les contours des sujets.

Depuis le 6 septembre 2019, la nouvelle équipe gouvernementale a consacré Alain Orounla, anciennement avocat de certains leaders de l’opposition en exil, ministre de la communication et de la poste. Quand bien même le décret de sa nomination n’a pas mentionné explicitement son attribution secondaire, celui de porter la voix du gouvernement, il s’y essaie depuis bientôt trois mois. Mais le bilan, pour les premiers jours, est entaché et décrié tant par les adeptes de la rupture que par les résistants.

Acte 1  Hier mercredi 20 novembre, alors qu’il est annoncé une probable rencontre entre Patrice Talon et son prédécesseur en présence d’une délégation de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le ministre de la communication s’est empressé de confirmer l’information aux journalistes à la suite de la présentation du compte rendu du conseil des ministres. Cerise sur le gâteau, il affirme que la délégation qui devrait accompagner Boni Yayi n’est nullement en mission pour l’organisation sous-régionale. Elle devrait assister en tant que témoin et représentante de certaines autorités politiques de la sous-région, a-t-il précisé. On en était là quand le président de la commission de la Cedeao a livré une autre version depuis Niamey. Il s’agit bien d’une mission de paix sous l’égide de la Cedeao.

Le point noir de cette sortie quelque peu « ratée » du porte-parole du gouvernement est que Boni Yayi n’a pas rencontré Patrice Talon avant de repartir pour, selon ses proches, la suite des soins. Nourénou Atchadé va clore ce débat lorsqu’il dira à la presse qu’il n’avait jamais été prévu dans l’agenda une rencontre entre les deux chefs d’Etat. Ce que confirmera Eric Houndété mais en des termes beaucoup plus voilés. « …Boni Yayi a estimé que, dans le cadre de la mission de la CEDEAO qui vient au Bénin, il vient contribuer aux débats. Il est venu pour apporter son éclairage à la délégation en même temps que ses autres collègues combattants qui sont restés à l’intérieur du pays », a-t-il déclaré à la presse locale et internationale. Finalement, Boni Yayi n’a aperçu le palais de la Marina que d’en haut depuis l’aéronef de l’armée nigériane.

Orounla et la résidence « les filaos »

Acte 2 L’opinion a encore en mémoire que récemment, l’avocat au barreau béninois a déclaré que les héritiers du feu général Mathieu Kérékou étaient dans une démarche de morcellement de la parcelle afin de la vendre aux tiers. La réplique ne s’est pas fait attendre. Houdou Ali, président de la fondation portant le nom du général défunt, a demandé en vain un débat contradictoire pour  une clarification. Comme cela tardait à venir, un fils du vieux Caméléon, Frédéric Kérékou, s’est fendu d’un texte pour remettre les pendules à l’heure. Le ministre porte-parole du gouvernement aurait glissé sur la vérité. Depuis lors, aucune communication de la part de l’Exécutif pour éclairer les populations sur les tenants et aboutissants de cette affaire de vente du domaine qui aurait été projetée par la progéniture de Mathieu Kérékou. Ce qu’on en sait, le gouvernement veut transformer la résidence en jardin de Mathieu avec ou sans consentement familial des kérékou.

Echange téléphonique entre Patrice Talon et Boni Yayi

Acte 3 Au lendemain du dialogue politique, le même ministre, avait déclaré sur un plateau de télévision que le locataire de la Marina a échangé avec son prédécesseur lui demandant de rentrer. Aussitôt, le parti dont Boni Yayi est président d’honneur, Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), a réagi en démontant les déclarations du bouillant ministre. Ce qui paraît un désaveu pour le pouvoir en place. Pire, Alain Orounla, bien avant le vote de la loi d’amnistie, a insisté que Boni Yayi n’est objet d’aucune poursuite judiciaire. Il avait pris le contre-pied parfait du procureur de la République qui détiendrait des éléments prouvant l’implication personnelle de l’ancien chef d’Etat dans les violences électorales. Et le chef de l’Etat, devant deux célèbres journalistes français le 7 novembre a affirmé, contrairement à son ministre, que Boni Yayi « est bien impliqué dans les violences électorales et je le lui ai dit ». Toutes choses qui sèment le doute sur la sincérité des déclarations du porte-voix du gouvernement.

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