Bénin: les griefs de Claude Djankaki contre la loi modificative de la Constitution

Dans la nuit du jeudi 31 octobre au 1er novembre 2019 les députés de la 8ème législature ont procédé à la révision de la Constitution par l’adoption de la loi N°2019-40 portant révision de la loi N°90-032 du 11 décembre 1990 portant constitution de la République du Bénin. Claude Djankaki, expert en gouvernance a analysé deux nouveautés apportées par la loi nouvelle.

En attendant le contrôle de constitutionnalité et la promulgation par le Chef de l’Etat la loi modificative de la Constitutionnelle est soumise à l’analyse des acteurs politiques et autres. Claude Djankaki, expert en gouvernance et acteur politique s’est intéressé à deux nouveautés contenues dans la nouvelle loi. Il s’agit de la possibilité donnée au président de la République de ratifier des accords de prêt sans l’autorisation du Parlement et de la création d’un poste de Vice-Président de la République.

Sur le premier point, Claude Djankaki trouve que c’est une aberration de permettre au Chef de l’Etat de ratifier des accords de prêt au nom du Bénin sans l’autorisation préalable de l’Assemblée nationale. « C’est une aberration. Le principe sacro-saint des Finances publiques est la séparation de l’ordonnateur du comptable », a-t-il fait savoir.

« Cette possibilité laissée au Chef de l’État pourrait lui permettre d’aller négocier des prêts à des taux non concurrentiels surtout que la peur du gendarme ( Assemblée nationale) pour un début de sagesse est sautée des verrous de sûreté », a-t-il ajouté.

Quid de la création du poste de Vice-Président de la République?

Pour Claude Djankaki, il ne s’agit pas en réalité d’une nouveauté car c’est un système qui avait été déjà expérimenté par le Bénin. « Notre pays a déjà expérimenté de 1960 à 1972 tous les régimes politiques ou presque, du système parlementaire au régime présidentiel, du bicéphalisme à la troïka en passant par les gouvernements provisoires, des comités militaires soit révolutionnaire, soit de rénovation nationale, etc. », a-t-il expliqué.

Selon ses explications, ce système a été abandonné suite à des « conflits dans les relations interpersonnelles nés de ces expériences et la nature du pouvoir d’un Chef d’État en Afrique ont conduit la conférence nationale à un régime présidentiel. Nous devons apprendre à légiférer dans l’intérêt supérieur de la nation et non sur-mesure pour fragiliser la cohésion nationale », a-t-il conclu.

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