Bénin – Présidentielle 2021: la corruption des élus en gestation

Le nouveau code électoral permet à tout Béninois remplissant certaines conditions de prendre part à l’élection présidentielle. Ce qui est normal dans un pays démocratique. Mais des dispositions de la même loi légalisent la corruption à la veille de chaque élection présidentielle.

A la décharge des députés de la huitième législature, tous ceux qui ont pris part au dialogue politique du 10 au 12 octobre au palais des congrès à l’initiative du chef de l’Etat ont donné le quitus pour adopter le parrainage des candidats à l’élection présidentielle. Ce que d’aucuns qualifient de mesure d’exclusion étant donné que l’opposition aura de difficultés à réunir les signatures si elle ne participait pas avec brio aux prochaines communales. Loin de ces considérations politiques, les députés ont laissé une ouverture dangereuse qui peut faire disparaître tous les partis politiques du jour au lendemain.

En effet, il n’est fait obligation aux candidats à la présidentielle d’être forcément membre d’un parti politique comme par le passé. L’envie d’aller plus vite que le temps a certainement empêché les députés de cerner tous les contours des lois qu’ils adoptent, très souvent nuitamment. On comprend que plusieurs d’entre eux votent sans avoir pris la peine de lire le contenu des textes. Mais tabler juste sur le parrainage pour limiter les candidatures ne suffit pas pour sortir de l’auberge. A supposer qu’un candidat mafieux s’introduise et distribue de gros chèques aux députés et maires devant le parrainer. Il est un secret de Polichinelle que rien ne peut les empêcher d’empocher les sous et remettre sans hésitation leur mandat estampillés par la commission électorale.

Le système partisan fortement éprouvé

Quand on se réfère aux nombreuses défections enregistrées déjà en moins d’un an après la création des partis, il faut craindre pour l’avenir. Point de doute que tous les politiciens soupirent après l’espèce sonnante et trébuchante. Cette disposition qui vise à limiter les candidatures à la présidentielle devrait plutôt insister sur la nécessité pour le candidat d’appartenir à une formation politique légalement reconnue. L’argent d’un intrus pourra mettre en lambeaux les partis existants et propulser un quidam à la tête du pays, si on n’y prend garde.

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