Bénin – présidentielle de 2021: bis repetita pour l’opposition politique?

Il y a une disposition dans la loi modificative de la constitution qui semble un lapin posé à l’opposition politique. Si on n’y prend garde, elle ne participera pas, comme ce fut le cas aux législatives, à la prochaine présidentielle.

Une nouvelle disposition est inscrite dans la constitution du Bénin depuis ce vendredi 1er novembre. Le parrainage des candidats à l’élection présidentielle. Et, précise la loi modificative, cette disposition prend effet à partir de la présidentielle de 2021. Si pour l’instant certains applaudissent la réforme, d’autres optent pour la prudence. Joël Aïvo, sur Rfi, attend d’en appréhender les contours avant de donner ses avis, certainement techniques. Les forces de la résistance, dans leur déclaration de ce 31 octobre, ont foncièrement dénoncé « la supercherie ».

En réalité, de quoi retourne cette nouvelle disposition? Il s’agit ni plus ni moins des signatures des élus à présenter par un candidat avant de voir son dossier de candidature validé par la commission électorale. Au cas où le candidat ne réussirait pas à mobiliser le nombre de signatures d’élus (communaux et parlementaires), il est d’office exclu de la présidentielle. Dans l’état actuel des choses, seule la mouvance présidentielle a des députés au parlement. Les maires qui seront élus en 2020 seront majoritairement de la mouvance présidentielle. Même les quelques-uns de l’opposition pourront être démis de leur fonction par les conseillers ou révoqués par la tutelle.

Il faut craindre la répétition de ce qui s’est passé en avril dernier avec cette nouvelle disposition. L’opposition n’aura d’ailleurs que ses yeux pour pleurer en son temps si elle ne s’organise pas tôt pour obtenir des garanties avant la relecture des textes électoraux.