Bénin-vulgarisation de la nouvelle constitution : des députés dans une mission quasi-impossible ?

 

La vulgarisation de la nouvelle constitution va donner du fil à retordre à des députés au regard des dysfonctionnements qui ont émaillé le processus électoral. Adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 1er novembre, entérinée par la Cour constitutionnelle et promulguée sans aucune forme de procès par le chef de l’Etat, la loi fondamentale du Bénin présente des volets sensibles.

La nouvelle constitution du Bénin, la population doit se l’approprier. Et comme à l’accoutumée, les députés doivent descendre dans leur circonscription respective pour aborder avec leurs mandants les motivations qui ont conduit à l’adoption de la loi n°2019-40 portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Véritable embarras pour certains parlementaires, la vulgarisation de la loi fondamentale promulguée par le chef de l’Etat après l’avis de la Cour constitutionnelle va se révéler très périlleux. Osons-le-dire. Il est de notoriété publique que la présente législature ne fait pas l’unanimité au sein des citoyens du Nord au sud et de l’Est à l’Ouest. En ce sens que le scrutin législatif a connu une abstention de près de 73%. Seulement les deux partis satellitaires de la mouvance présidentielle ont pris part au scrutin. De mémoire de Béninois, jamais une élection n’a connu un si faible taux de participation. Il serait superflu de revenir sur les dégâts engendrés par le scrutin dans certaines localités du pays.  Cependant, la population garde en mémoire certains actes de vandalisme dans la partie septentrionale où des biens meubles et immeubles de députés ont été saccagés et des véhicules partis en fumée. Et comme si cela ne suffisait,  plusieurs parlementaires  demeurent encore sous menace permanente. Si des députés n’ont pas de souci à se faire quant à la vulgarisation de la nouvelle loi fondamentale, certains se froncent les sourcils. A moins qu’on décide de faire exception en choisissant un autre moyen de communication. Car quoiqu’on dise, les citoyens où qu’ils se trouvent au Bénin doivent appréhender les nouveaux textes qui régissent la République.

Les volets jugés sensibles

Le Bénin n’est pas devenu une nouvelle République. Les fondamentaux  de la République ont été préservés. Toutefois, des articles insérés ou modifiés suscitent indignation et colère au sein des acteurs politiques. Par exemple, les conventions de financement soumises à ratification, sont ratifiées par le président de la République qui en rend compte à l’Assemblée nationale dans un délai de quatre-vingt-dix jours. Un poste de vice-président est désormais instauré au Bénin.  Et le titulaire  est élu en duo avec le président de la République et assure la vacance de la présidence de la République. L’autre innovation qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive est l’interdiction de faire plus de deux mandats de président de la République. Certains observateurs estiment à tort ou à raison que cette disposition est orientée vers une certaine classe politique. A ces dispositions, s’ajoutent l’organisation des élections générales et le parrainage de candidats à l’élection présidentielle par des élus.

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