Certification des élections par l’Onu: les recommandations de Issa Malick Coulibaly

L’élection présidentielle de 2010 à mal tourné en Côte d’ivoire. Plusieurs personnes y ont laissé la vie et des milliers en exil sans compter ceux qui croupissent en prison pour diverses raisons en dépit de l’implication de l’Organisation des Nations-Unies dans l’organisation dudit scrutin.

Issa Malick Coulibaly, docteur en médecine et ministre de l’agriculture de Laurent Gbagbo, est en exil au Bénin depuis 2011. Il n’y ait pas pour son propre plaisir mais en qualité d’exilé politique. Il fut le directeur de campagne de Laurent Gbagbo en 2010. L’élection qui a fait le plus de victimes dans l’histoire politique du pays a pourtant été certifiée par l’Organisation des Nations-Unies (Onu). L’ancien ministre, dans un mémoire qu’il a rédigé et soutenu, précise que le représentant spécial de l’Onu à l’époque, loin d’être impartial, a dû prendre position pour un camp. Issa Coulibaly, étant au parfum des informations de premières mains, a rassuré que cette intervention de l’Onu, la troisième dans l’histoire et la première en Afrique, était ni plus ni moins la substitution de la volonté du peuple par une organisation à caractère mondial. Ce qu’il désapprouve de vive voix. Pour lui, désormais premier expert en management des élections en Côte d’ivoire, il n’est pas indiqué que dans un pays démocratique, un institution supplante le peuple.

Pire, déplore-t-il, le représentant spécial de l’Onu pour certifier les élections étaient en compagnie du président du commission électorale indépendante lors de la délibération des résultats du second de l’élection présidentielle dans un hôtel qui se trouve être la propriété d’un des deux challengers. Alors qu’à la proclamation des résultats du premier tour, non seulement il n’y avait aucun membre d’institution internationale, les résultats ont été donnés au siège du commission électorale indépendante en présence de tous les conseillers.

Naissance de la crise

La crise est née de l’interprétation nouvelle du représentant de l’Onu. Il a en fait une interprétation autre que celle adoptée au premier tour de la présidentielle. Ce qui a suscité de vives réactions de la part des populations. Les rebelles s’en sont mêlés pour créer de zizanie dans le pays. A la naissance de la crise, l’un des candidat, dira-t-il, a demandé que les voix soient recomptées. Contre toute attente et contrairement à ce qui se faisait en Haïti presque dans la même période, l’Onu s’y est opposée. Pour tout corroborer, Issa Coulibaly a déploré l’usage des armes lourdes contre les populations non armées dans un pays comme la Côte d’Ivoire. Pour lui, si la certification n’avait pas souffert d’insuffisance, la crise ne serait pas née.

C’est pour « qu’il n’y ait de guerre après une élection dans (son) pays ou ailleurs »  que Dr. Issa Coulibaly fait des propositions à l’Onu à l’effet de mieux certifier des élections à l’avenir. Il fait comprendre que ce n’est pas un travail qui tend à discréditer l’organisation mais une contribution, vue que c’est un apprentissage que font les fonctionnaires de l’Onu en la matière. Il recommande, en effet, que l’Onu observe juste les élections pour attester les résultats du conseil constitutionnel si les standards sont respectés plutôt que de peser comme un arbitre dans le processus électoral. L’autre recommandation de l’expert électoral est que l’Onu appuie les institutions nationales à se renforcer plutôt que d’intervenir dans les affaires internes qui sont très souvent sources de crise.

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