Kessilé Tchala sur Tévoédjrè: « L’artiste du savoir nous quitte au moment où nous sommes en quête de sagesse »

Décédé le 6 Novembre 2019 dans sa 89è année, la mémoire du professeur Albert Tévoédjrè continue d’être honorée par ses compatriotes béninois. Pour l’ancien Candidat Kessilé Tchala Saré, le disparu est un homme qui a une intelligence rare. 

A l’instar de plusieurs de ses compatriotes, l’ancien ministre de la santé et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, le professeur Kessilé Tchala a rendu hommage au frère Melchior décédé le 6 Novembre dernier. Dans son message, l’ancien ministre de Boni Yayi semble être préoccupé par le contexte socio politique choisi parle Renard de Djrègbé pour se retirer  du monde physique. « Comment mettre le Bénin à l’abri d’une malédiction ? Comment sauver l’avenir ? » s’interroge-t-il face au bégaiement de la gouvernance du pays.

 L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, est en effet attristé de voir partir l’un des rares intellectuels et acteurs politiques engagés au moment où le pays traverse une crise sans précédent. « Est-ce la raison du départ anticipé du Renard, lui qui fut pourvu d’une intelligence supérieure ? L’artiste du savoir nous quitte au moment où nous sommes en quête de sagesse. Et dire que Tévoédjrè fut Béninois ! Paix à son âme ! » publie-t-il. 

Né à Ouaké dans le nord du Bénin en 1953, Kessilé Sare Tchala a étudié la médecine en Pologne de 1975 à 1982. Spécialiste de la transplantation rénale qui a fait carrière à Paris et soigne bien des personnalités sur le continent; il fut brièvement ministre de la Santé au Bénin de 2007 à 2008 année où il fut limogé. A son poste, il a revalorisé les salaires des personnels de santé, mais aussi monté un projet d’hôpital de classe internationale à Cotonou.

Il tient à cet établissement susceptible d’accueillir pour des actes chirurgicaux tous les patients du Sud du Sahara qui sont évacués vers l’Europe quand ils sont trop malades. Mais le projet n’a jamais vu le jour, et le chirurgien tire de son bref passage au pouvoir un bilan peu complaisant : « À cause de mon métier, je n’ai jamais vécu de subsides, de marchés, de rentes ou d’un salaire au Bénin. On m’en a voulu, parce que ma rigueur et mon raisonnement découlent de mon indépendance sur le plan matériel. Lorsque je suis arrivé au gouvernement, j’ai mis en garde mes collègues : si vous mettez le doigt dans l’engrenage des prébendes, du népotisme et de la corruption, leur ai-je dit, nous ne nous en sortirons pas. « 

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