Le terrorisme bat son plein mais le Mali et le Burkina se font une guerre de territoire

Les autorités du Burkina Faso ont exprimé leur colère face à ce qu’elles appellent une incursion de l’armée malienne sur leur territoire. Selon le gouvernement malien, trois burkinabés ont été tués lors de l’assaut qui s’est déroulé la semaine dernière, rapporte Reuters.

Les forces armées du mali ont indiqué samedi avoir traqué des terroristes armés jusque sur le sol burkinabé. Selon une lettre adressée lundi par le ministre burkinabè de la Défense à son homologue malien et confirmée par le ministère burkinabé de la Défense, les forces maliennes ont franchi la frontière samedi après l’attaque d’un village de chasseurs de Dozo burkinabés par des éleveurs Fulani du Mali. Dans le village, les forces maliennes ont à la place rencontré des chasseurs de dozos qui s’étaient mobilisés pour se défendre contre les éleveurs peuls, a précisé la lettre rapportée par Reuters.

« Les soldats maliens ont procédé à la répression de la population du village d’Abaye, faisant trois morts, dont un écrasé par les roues des véhicules », indique la lettre, précisant que plusieurs villageois auraient été arrêtés et emmenés au Mali. « Les mécanismes de coordination avec lesquels nous devons agir le long de nos frontières communes n’ont pas été activés par nos voisins maliens », a-t-il déclaré. Cependant, selon la même source, l’armée malienne a présenté une version différente des événements. Selon elle, des hommes déguisés en chasseurs dozo avaient d’abord attaqué un village peul au Mali et les soldats avaient alors poursuivi les chasseurs de l’autre côté de la frontière.

Le G5 Sahel

Cette situation intervient alors que les deux pays frontaliers sont en proie à des groupes terroristes extrêmement organisés qui attaquent de part et d’autre de la frontière. Au lieu d’une union des forces et d’une stratégie commune visant à neutraliser les djihadistes les deux pays semblent vouloir se mettre dans une dispute inutile qui pourrait coûter la vie de plusieurs autres soldats et citoyens. Le Mali et le Burkina font partie du G5 Sahel comprenant des forces de cinq pays d’Afrique de l’Ouest, dont les unités de l’armée peuvent poursuivre des militants jusqu’à 50 km sur le territoire d’un autre pays membre.

Si alors il y a cette close dans la charte du G5, pourquoi parler de l’incursion malienne au Faso ? Bien que la distance ne soit pas connue, une pénétration d’un membre de la force multinationale sur le territoire d’un autre membre ne devrait pas poser problème. Cependant, jusqu’à ce que les militaires maliens, soient entrés au Faso sans rencontrer de soldat Burkinabés jusqu’à opérer et partir, il est clair que Ouagadougou ne peut pas, à elle toute seule mener cette guerre contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Il en est de même pour le Mali et tout autre pays confronté à ce fléau.

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