Terrorisme : Et si l’Afrique oubliait un peu la France ? Et si les dirigeants faisaient moins de conférences ?

Les chefs d’Etats africains se sont rendus en France pour le Forum sur la paix organisé par le président français Emmanuel Macron. Sur la radio RFI, certains se sont prononcés sur la situation actuelle qui prévaut dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad avec le terrorisme grandissant. Mais il convient de se demander si l’Afrique est vouée à toujours tendre la main avant de régler ses problèmes mêmes s’ils viennent d’ailleurs.

Les présidents africains à l’image du Tchadien Idriss Deby, accusent les puissances occidentales de négliger la question du terrorisme en Afrique. Pour eux, la sécurité de ce continent ne constitue pas une priorité pour ces puissances parce qu’il n’y aurait pas assez de ressources dans les régions touchées à exploiter pour elles.

De la source…

Idriss Deby et son homologue du Niger Mahamadou Issoufou ont abordé les causes de l’amplification du terrorisme dans le Sahel et, bien entendu, pointé du doigt la Libye. Selon eux, la chute de Kadhafi a été l’élément déclencheur du terrorisme proprement dit en Afrique. Le pays étant l’un des mieux armés du continent, « toutes les armes libyennes ne se sont pas retrouvées dans les magasins » mais dans aux mains des terroristes, souligne Deby.

D’un autre côté, les chefs d’Etat soulignent que non seulement les armes se sont dispersées un peu partout dans les régions limitrophes, mais aussi les milliers d’Africains qui travaillaient en Libye. Environ 500 mille Africains travaillaient en Libye avant l’invasion française et toutes ces personnes ont perdu leurs emplois. Selon les chefs africains les djihadistes et autres groupes armés qui déstabilisent les pays aujourd’hui, recrutent parmi ces personnes qui, en quête de boulot, se laissent appâter par les offres alléchantes des terroristes. Il va sans dire que l’élément amplificateur de cette situation d’insécurité au Sahel est le chaos en Libye.

… aux solutions

Au regard de ce qui peut être qualifié de situation sécuritaire précaire dans les pays du Sahel et du Bassin du lac Tchad, plusieurs initiatives ont été prises pour endiguer le phénomène du terrorisme et apporter la sécurité dans cette région de l’Afrique. De la force française Barkane au G5 Sahel en passant par la force multinationales du lac Tchad, les forces des pays de la région, la MINUSMA, les moyens logistiques super perfectionnés de la France, des USA, les forces spéciales Irlandaise, anglaises, danoises, les « millions d’Euro» de l’UE et bien d’autres, aucune de ces mesures n’apporte du répit dans la région sahélienne.

Malgré tout cet arsenal concentré dans la même région, les terroristes semblent y être en terrain conquis, aussi bien pour  les massacres que les trafics de tous genres. Au lieu donc de faire reculer le terrorisme et de faire peur aux militants djihadistes, les dizaines de milliers de soldats luttant contre ce fléau excessivement collant, donnent l’impression d’être en réalité, le fer de lance des djihadistes. Plus il y a d’hommes et d’initiatives militaires, plus les attaques se multiplient. La stratégie militaire n’est peut-être pas la bonne . Le président nigérien a souligné la nécessité de faire en sorte de sortir les populations du Sahel de l’austérité dans laquelle elles végètent. Selon lui, cela permettrait, combiné avec l’option militaire, de venir à bout du problème.

Comment y arriver ? Oublier la France et l’Europe ?

Pour couper les ressources humaines aux groupes terroristes, le président tchadien a indiqué qu’il est prévu un plan de lutte contre l’austérité dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Cependant, dit-t-il, les aides promises par les Européens sous la supervision de la France, ne sont jamais tombées. Il va sans dire que les pays africains devraient commencer à penser à comment se débrouiller tous seuls sans espérer forcément de l’aide extérieure.

La non mise en œuvre des aides promises par les occidentaux, vient ainsi, corroborer une déclaration des dirigeants iraniens selon laquelle, la France et l’Europe ne sont pas dignes de confiance. Aussi, malgré des milliers d’éléments français et européens composant Barkane, on ne sait exactement plus ce que cette force, pourtant bien armée et équipée, « fabrique » dans le Sahel.  L’impression est que les forces françaises se sont installées dans leur base , défendent cette base et leur alentours immédiats. Quelques petites incursions par-ci et par-là et le tour est joué, on parle de leur actions « multiples » dans le Sahel.

Des sommets, conférences et forums « inutiles »

Les chefs d’Etats africains doivent se réorganiser autrement pour faire face au terrorisme dans leur différent pays et dans la région. Au lieu de passer de conférences en séminaires, sommets ou encore des forums ; de voyager d’Europe en Asie ou en Amérique pour des réunions dont l’Afrique ne voit jamais les retombées, ils devraient se concentrer sur ce qui est important et urgent dans leur pays . La force du G5 Sahel est une force qui devrait pouvoir apporter un véritable soulagement aux armées des pays du Sahel. Mais elle est toujours inactive, faute de « financement » dit-on.

Et si, au lieu d’aller quémander de l’argent en Europe, les dirigeants africains commençaient par mettre le doigt dans la gorge pour recracher une partie de ce qu’ils ont « pillé », une petite partie de leurs richesses chacun, pour la combiner avec d’autres contributions d’autres pays africains, et bien entendu, avec les budgets initiaux des pays consacrés à cette force ? Il est impensable que le continent africain ne puisse par réunir seulement 400 millions d’euro pour équiper une force qui va la délivrer d’un mal qui décime ses fils et filles, alors que dans le même temps, certains dépensent à eux seuls des milliards de dollars comme budget militaire. En fait, la vérité est qu’en réalité, il n’y a aucune volonté d’en finir avec le terrorisme au Sahel, le reste ce n’est que de la « Comédie ».

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