Alors que plus d’une voix en Afrique s’élèvent pour réclamer la rupture complète avec le franc CFA, le président de la Côte d’Ivoire Alssane Ouattara continue de penser, comme à son habitude, que cette monnaie devenue controversée, est la meilleure pour l’Afrique francophone.
Alassane Ouattara est véritablement « le » défenseur du franc CFA le plus sérieux des africains. En effet, sur les antennes de RFI, le chef de l’Etat ivoirien a expliqué à qui veut le comprendre que le CFA est la meilleure monnaie possible pour ces pays qui l’utilisent. « Le fait que nous sommes arrimés à l’euro, si nous empruntons des euros, le moment de les rembourser dans cinq ou dix ans, le taux est fixe. Il n’y a pas de problème. Donc, c’est le même taux auquel nous remboursons. Et si nous avions une monnaie, les gens parlent de monnaie flexible, c’est très bien pour certains pays. Mais nous, nous avons une parité fixe. Je suis désolé de le dire, je suis ancien gouverneur de la Banque centrale et peut-être que je ne suis pas objectif. Si les pays de l’UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine] n’ont pas tellement de problèmes de dettes, c’est grâce à cette parité fixe », a indiqué Ouattara.
Une position que le président ne change toujours pas depuis qu’il a commencé à prendre la parole sur ce sujet à controverse. Il a parlé en soulignant qu’il est économiste et a été patron de la BCEAO, donc qu’il sait bien de quoi il parle. Cependant, plusieurs autres économistes et pas des moindres, dans le monde, pensent que c’est le CFA qui empêche en partie, le développement de cette partie de l’Afrique qui l’utilise. Outre les économistes, les chefs d’Etat de la CEDEAO, qui sont pourtant au faîte de l’information, ont tout de même convenu d’en finir avec cette monnaie. Il va sans dire que le développement de Ouattara manque, comme il l’a dit, d’objectivité et qu’en réalité, il y a un problème réel avec le CFA si les pays ont « ensemble » convenu de s’en débarrasser.
L’Eco, l’autre nom du CFA
En ce qui concerne l’Eco, la future monnaie unique de la CEDEAO, plusieurs observateurs soupçonnent qu’il ne s’agisse qu’en réalité que d’un leurre. Si on s’en tient à ces propos plutôt très engagés du président Ouattara sur la question du CFA et de ce qu’il représente pour lui, et si on se souvient aussi des propos du président Français Emmanuel Macron qui proposait un changement de nom à la monnaie, on peut facilement être tenté de déduire que l’Eco ne serait en réalité que le même CFA avec un nouveau nom.
Dans ce cas, le problème ne serait réglé à moitié que si, le président béninois Patrice Talon disait vrai quand il a fait remarquer que les chefs d’Etats ont décidé unanimement rapatrier les réserves de devises africaines du trésor public français. Les pays géreraient eux-mêmes leur monnaie et pourraient cesser de dépendre de la France sur ce plan. Mais les chefs d’Etat africains, se font-ils suffisamment confiance pour çà?
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