Bénin – Union européenne: alea jacta est !

Le Bénin fait des expériences depuis quelques années. Le 20 novembre 2019, il a fait une option qu’il assume. L’ambassadeur de l’Union européenne, Oliver Nette, a été déclaré personna non gratta. La réplique ne s’est pas fait attendre.

Ce jeudi 19 décembre, l’Union européenne a considéré que « l’expulsion de son représentant est totalement injustifiée et contraire à l’objectif de l’UE de développer les relations et de construire des partenariats dans les pays tiers ». En conséquence, l’ambassadeur du Bénin à Bruxelles, Zacharie Richard Akplogan, a été prié de plier lui aussi bagage pour rejoindre son pays natal.

L’Etat béninois a décidé de mettre fin aux fonctions du représentant de l’Union européenne depuis le 20 novembre. Dans la note adressée au diplomate d’origine allemande, les autorités béninoises lui demandent de quitter leur territoire avant le 1er décembre. Il est reproché à Oliver Nette son ingérence dans des affaires internes du pays. Le porte-parole du gouvernement se voudra plus précis lorsqu’il dira, au détour d’un conseil des ministres que, « Le président de la République et le gouvernement assurant la souveraineté indiscutable et incontestable de notre pays et soucieux du partenariat établi avec l’Union européenne que nous ne souhaitons pas écorner, ont prié l’ambassadeur de bien vouloir retourner à la disposition des autorités qui l’ont nommé ». 

Dans la même logique, Alain Orounla déclare que Oliver Nette « se laisse aller même à des activités que nous pouvons considérer comme subversives pour notre pays ». Il assure que « la conduite de l’ambassadeur chef de file de l’Union européenne depuis la présentation de ses lettres de créance n’a pas été exempte de reproches ».C’est pourquoi il est déclaré personna non gratta. Le lendemain, le ministre des affaire étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, au cours d’une déclaration, va repréciser les faits. « On ne l’a pas expulsé. On a retiré un agrément ». 

Le représentant des 28 pays membres de l’Union à Cotonou a respecté à la lettre les injonctions de l’administration Talon. Il a pris un vol de Cotonou le 30 novembre pour atterrir au siège de l’Union à Bruxelles. Mais avant, quatre pays à savoir la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique ont tour à tour interpellé les ambassadeurs du Bénin dans leur pays respectif.

Outre ces interpellations, des demandes d’explication avaient été adressées aux autorités béninoises à l’effet de mieux apprécier la situation. Certains craignaient déjà la réplique qui pourrait être indigeste. Le nouveau haut représentant de l’Union, Josep Borrel, avait déjà annoncé les couleurs. Il était favorable à l’expulsion de l’ambassadeur du Bénin à Bruxelles en réponse à l’acte posé par le gouvernement de la rupture. Mais, seul, il ne pouvait prendre la décision. D’où la réunion de ce jeudi 19 décembre pour prendre la décision d’expulsion de Zacharie Richard Akplogan.

Est-ce la seule mesure à prendre contre le Bénin ou l’aide au développement va recevoir un coup? Seul le conseil de l’Union pourra en décider. Ce qui est évident, en attendant une réaction du gouvernement béninois, ce qui n’est pas une garantie, le sort est jeté et chacun pourra en tirer les conséquences.

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