« C’est terminé, cette comédie-là »: les propos « discourtois » de Nicéphore Soglo à Alpha Condé

Nicéphore Soglo, l’ancien président du Bénin était en Guinée pour que le processus électoral en cours aboutisse à des élections législatives apaisées comme prévues en février 2020. Lors de cette visite, l’homme connu pour son franc-parler, n’a pas fait la dentelle face à  Alpha Condé, provoquant la colère du camp présidentiel.

Les anciens présidents d’Afrique de l’Ouest, le Béninois Nicéphore Soglo et le Nigérian Goodluck Jonathan étaient en mission en Guinée, du 9 au 13 décembre 2019, pour que le processus électoral en cours aboutisse à des élections législatives apaisées comme prévues en février 2020. Envoyés par le National Democratic Institute (NDI) et de la Fondation Kofi Annan, les deux anciens chefs d’État ont  évalué les préparatifs des élections législatives.

Dans une interview accordée à RFI, l’ex-président béninois et vice-président du Forum des anciens chefs d’État a confirmé avoir fait passé un message très clair au président guinéen Alpha Condé. « Il faut que chacun prenne conscience que la période des monarchies qui ne disent pas leur nom est révolue parce que nous connaissons la musique, déclare-t-il. On a un chef d’État qui fait une nouvelle Constitution et fait comme si rien ne s’était passé avant. Cela, c’est terminé, cette comédie-là. Il connaît notre opinion. Maintenant, la balle est dans son camp », a déclaré Nicéphore Soglo.

Un message très clair et opportun , sans circonlocutions diplomatiques envoyé à ces chefs d’État, à l’instar de Alpha Condé qui mijotent un éventuel changement constitutionnel pour s’éterniser au pouvoir. Mais ces déclarations chocs n’ont pas reçu l’assentiment du camp présidentiel qui a tenu remonter les bretelles à l’ex- président Nicéphore Soglo.

« Je crois que c’est totalement discourtois, totalement inamical et totalement irrespectueux pour des anciens chefs d’Etat étrangers de venir s’impliquer, se mêler d’un débat national qui n’est pas arrivé encore à son terme », a déclaré Aboubacar Sylla par le même média. Pour le ministre d’Etat des Transports et porte- parole du gouvernement guinéen, « ce que cette mission aurait pu faire à la limite, c’était de plaider l’apaisement, c’était de demander à ce qu’il y ait un dialogue, un débat civilisé à la place de ces troubles et manifestations interminables de rue. Mais nous entendons M. Soglo anticiper, faire des supputations sur un objectif caché de ce référendum qui serait d’ouvrir la voie à un troisième mandat pour le président Alpha Condé », regrette-t-il.

Si pour le porte-parole du gouvernement d’Alpha Condé,  les conclusions des anciens présidents sur un « éventuel référendum » sont prématurées, la délégation de retour de Conakry craint que la mise à jour du fichier électoral, si elle est mal gérée, puisse devenir source de conflit et porter atteinte à la crédibilité des résultats.

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