Gabon : l’opération mains propres «met en lumière un vaste braquage de l’État gabonais »

Au Gabon, les voix commencent à se lever pour se prononcer sur l’opération de lutte contre la corruption qui est mise en marche. La puissante organisation syndicale, Dynamique unitaire, a opiné sur la question et ne semble pas être convaincue du travail qui est fait par les autorités. Les syndicats appellent à la démission et à la mise en cause du premier ministre.

L’opération mains propres initiée par l’Etat gabonais dans le but de lutter contre la corruption au sommet de l’administration du pays, ne convainc pas tout le monde dans le pays. Pour la confédération syndicale Dynamique unitaire, dans une déclaration faite le 30 novembre et rapportée par Gabon Review, l’opération constitue un «polar de mauvais goût d’une ampleur sans précédent, mêlant scandales politico-financiers et judiciaires». Selon le président de Dynamique Unitaire, Jean Rémy Yama, la mauvaise gouvernance au sein du gougernement «s’est répercutée sur la trésorerie des entreprises privées, en refusant volontairement d’apurer la dette intérieure auprès d’elles».

Dans cette logique de ne pas croire en la bonne foi de ceux qui mènent une lutte contre la corruption, Dynamique Unitaire indique que l’opération main propre «met en lumière une vaste opération de braquage de l’État gabonais par un groupe d’individus à des fins d’enrichissement illicite, perpétuant ainsi la tradition séculaire de détournements de fonds publics par l’élite politique au pouvoir».

«À combien s’élèvent les sommes d’argent spoliées à l’État ? Quels sont les enjeux et objectifs du déploiement brusque de cette opération judiciaire exceptionnelle aux allures d’une diversion ? Le gouvernement peut-il certifier qu’il est en mesure de recouvrir les sommes d’argent spoliées ? Si oui, à quelle dépense compte-t-il les affecter ?» s’est interrogé Jean Rémy Yama, cité par Gabon Review. Le chef syndical met de ce part, en doute les assertions du gouvernement selon lesquelles, le Gabon serait en pleine crise économique et financière, au regard des différentes sommes annoncées détournées.

Règlement de compte

«C’est près de 6 000 milliards de francs CFA de fonds publics qui auraient été détournés durant les quinze derniers mois», indique Jean Rémy Yama qui souligne le paradoxe selon lequel, ceux qui travaillent et produisent la richesse, eux et « leurs familles croupissent sous le poids de la misère à cause des mesures d’austérité cyniquement et illégalement instaurées depuis seize mois». Selon DU donc, la chasse à l’homme lancée n’est que le fruit «des demandes et règlements des comptes sélectifs, entre membres d’une même mafia prédatrice de deniers publics et seule bénéficiaire des richesses économiques du Gabon».

Le gouvernement gabonais a lancé l’opération mains propres pour tenter de mettre fin à la corruption dans le pays en commençant par le sommet de l’Etat. Cependant, toutes les personnes inquiétées jusque-là et au sein même de l’appareil étatique, semblent n’être que le membre de l’entourage d’un seul homme, l’ancien chef de cabinet Brice Laccruche. Dynamique Unitaire pourrait donc être dans le vrai en parlant de règlement de compte.

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