Sénégal: l’arrestation de Guy Marius Sagna agite le Parlement

Arrêté le vendredi 29 novembre 2019 devant les grilles du palais présidentiel avec certains de ses militants lors d’une manifestation contre la hausse du prix de l’électricité, le leader du mouvement « France Dégage » Guy Marius Sagna, risque gros et son sort inquiète certains cadres de l’opposition.

Après avoir passé une troisième nuit au commissariat central, Guy Marius Sagna et huit autres militants seront déférés ce lundi 02 décembre 2019 au parquet. « Infraction à l’ordre public, attroupement, participation à une manifestation non autorisée, rébellion et violences contre un agent dans l’exercice de ses fonctions », sont les chefs d’accusations retenus contre les huit militants et le leader du mouvement « France Dégage » Guy Marius Sagna.

La grogne à l’Assemblée Nationale…

Alors que d’autres quotidiens estiment que Guy Marius Sagna pourrait être placé sous mandat de dépôt au regard des infractions qui lui sont reprochées, le sort de ce dernier se discute de vives voix à l’Assemblée Nationale. Pour les députés de l’opposition, la durée de la garde à vue est purement et simplement disproportionnée et n’a pas sa raison d’être: « Il aurait fallu déjà ne pas les arrêter. Il faut les laisser rentrer chez eux. Il faut qu’on ramène une situation politique apaisée au Sénégal. », a déclaré Mamadou Diop Decroix, représentant de l’opposition au dialogue national.

Malheureux à la présidentielle du février 2019, l’opposant et parlementaire Ousamne Sonko n’a pas pu retenir sa langue à l’Hémicycle sur ce sujet. Pour lui, l’arrestation et la garde à vue de Guy Marius Sagna et les huit militants, dénotent d’un acharnement du pouvoir en place qui s’est complètement perdu: « Manifester devant les grilles d’un palais de la République, au XXIe siècle, ne doit pas être un motif pour retenir les gens aussi longtemps. C’est un pouvoir complètement affolé, qui perd son sang-froid pour un oui ou pour un non. Je crois que nous avons un pouvoir en délitement, complètement perdu et qui s’acharne sur un groupuscule de cinq jeunes qui, de manière désarmée, sont allés manifester devant les grilles du palais. C’est symptomatique, en tout cas, du manque de sérénité de ce pouvoir. »

Selon Rfi, certains députés de la mouvance auraient réclamé des « sanctions exemplaires » contre les militants tandis que d’autres ont pointé du doigt accusateur les policiers qui, disaient-ils, ont failli à leur mission en laissant les manifestants venir jusqu’aux grilles du palais présidentiel.

En guise de rappel, le préfet de Dakar avait interdit la manifestation contre la hausse du prix de l’électricité pour l’imprécision de l’itinéraire, risques réels de trouble à l’ordre public

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