Bénin: 1 mois après la condamnation d’Ignace Sossou, CFI toujours dans du dilatoire

Ce vendredi 24 janvier, cela fait un mois jour pour jour que le journaliste Ignace Sossou a été condamné à 18 mois de prison ferme et 200 mille fcfa d’amende. Il est condamné suite à une plainte du procureur Mario Mètonou qui estime que le journaliste a sorti ses propos tenus lors d’un séminaire organisé par CFI, de leur contexte et de les avoir publié sur les réseaux sociaux. Suite au rôle joué par certains de ses agents dans la condamnation d’Ignace Sossou, CFI a fait son mea-culpa; mais peine toujours à poser des actes concrets pouvant aider à la libération du journaliste.

Un mois après l’incarcération du journaliste Ignace Sossou en service à Bénin Web Tv, CFI continue de faire du dilatoire autour de son implication. L’Agence française de développement médias ne mène aucune action concrète en faveur de la libération du journaliste dont le dossier sera examiné en appel. A la grande surprise de tous, un mois après, CFI est toujours dans la logique de communiqué. Et pourtant, elle sait ce qu’il y a à faire pour laver non seulement l’honneur du journaliste que deux de ses employés ont entraîné dans la boue; mais aussi restituer la vérité auprès des autorités béninoises.

Le fameux courrier adressé au ministre de la Justice qui a servi d’élément à charge contre Ignace Sossou, et qualifié d’ « inexcusable erreur » par CFI elle-même doit être corrigé. C’est aussi simple que ça. Si CFI souhaite vraiment le dénouement de cette situation comme elle le dit, elle devrait être disposée à produire un autre courrier officiel adressé au ministre de la Justice pour confesser son erreur, car parallélisme de forme oblige. On ne lui demande pas d’aller défendre le journaliste, ou de le faire libérer par une baguette magique, mais elle doit restituer la vérité des faits déformés par ses employés.

CFI joue encore les prolongations

Dans un communiqué rendu public ce vendredi 24 janvier 2020, CFI fait savoir qu’elle poursuit ses démarches en faveur de la libération du journaliste Ignace Sossou. « Nous poursuivons nos démarches pour favoriser la libération d’Ignace Sossou », une phrase laconique qui n’annonce aucune action concrète.

Et comme si le cas d’Ignace Sossou était déjà du passé pour elle, CFI annonce des actions concrètes pour éviter que de telles situations ne se reproduisent lors de ses activités à venir. « Pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise, nous travaillons à une réaffirmation de nos principes d’engagements Nous allons prendre une série de mesures concrètes et pratiques dans le cadre de nos activités », peut-on lire dans le communiqué.

Ce que CFI dit avoir fait

Dans son communiqué de ce vendredi, CFI fait savoir qu’elle a mené des démarches depuis la condamnation du journaliste. Le communiqué évoque des échanges tenus avec l’employeur d’Ignace Sossou, Bénin Web Tv; Reporters Sans Frontières (RSF); Internet Sans Frontières (ISF) et autres organismes.

Il faut signaler que lors de l’unique échange téléphonique tenu avec Bénin Web TV, CFI avait promis mener des actions concrètes pour rétablir les faits auprès des autorités béninoises. Ce qui implique l’envoi d’un courrier officiel au ministre de la Justice qui avait reçu le premier courrier jugé d’ « inexcusable erreur » par CFI. Seule condition pourlles excuses puissent être vues comme pièce à ajouter au dossier lors du procès en appel. Mais jusqu’au moment où nous mettons sous presse, ce courrier n’est toujours pas sorti. Face à cette situation, on est bien tenté de dire que CFI continue dans son double jeu de départ ou qu’elle serait carrément de mauvaise foi.

Retour sur les faits reprochés à Ignace Sossou

Pour rappel, le journaliste a relayé sur les réseaux sociaux des propos du procureur en live-tweet lors d’un séminaire organisé à Cotonou par CFI. Il sera par la suite accusé d’avoir sorti les propos de leur contexte. Un acte qualifié de « harcèlement » par l’accusation qui soutient que le journaliste en agissant ainsi a causé une détresse émotionnelle au plaignant.

Malheureusement, à l’éclatement de l’affaire, CFI a pris ses distances vis-à-vis du journaliste qui participait aussi au séminaire. Elle ira d’ailleurs plus loin en envoyant un courrier aux autorités béninoises pour plonger le journaliste Ignace Sossou.

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