Bénin – Affaire Ignace Sossou: l’ex avocat de Patrice Talon, William Bourdon signe son retour

L’ex avocat de Patrice Talon, William Bourdon, qui exerce en droit pénal notamment en pénal des affaires, droit de la communication, vient de se constituer avocat du journaliste Ignace Sossou, dans l’affaire qui l’oppose au procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou, Mario Elon’m Métonou.

Les épisodes du célèbre feuilleton politico-judiciaire, Ignace Sossou – Mario Métonou, ne sont toujours pas à leur terme, et ne le seront pas, tant que le droit ne sera pas dit. Après l’imposture grotesque de CFI et la bavure judiciaire qui a condamné le journaliste Ignace Sossou, 24 décembre 2019, à une peine de 18 mois de prison ferme et à une amende de 200.000 F CFA, des voix se sont élevées contre cet acte digne de l’époque marxiste-léniniste. Parmi celles-ci, se trouve la Cellule Norbert Zongo (CENOZO) pour le Journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest, cellule dont Ignace Sossou est membre.

Protestant contre cette détention arbitraire, la CENOZO a sollicité Me Élise LE GALL, avocat inscrite au Barreau de Paris et membre de l’ONG Transparency International, pour assurer avec ferveur et engagement la défense en appel du journaliste béninois. Pour y parvenir, celle qui est inscrite sur la liste des assistants conseils de la CPI s’est associée avec Me Henri THULLIEZ et le célèbre Me William BOURDON, ce dernier bien connu par les béninois.

En effet, le français Me William BOURDON, arrière-petit-fils du fondateur du groupe Michelin, est un avocat du Barreau de Paris. Me William BOURDON, aussi avocat de Transparency international, est surtout connu au Bénin, pour avoir défendu l’homme d’affaires Patrice Talon, autrefois exilé, dans le cadre de la supposée tentative d’empoisonnement de l’ex président béninois Boni Yayi, entre temps au pouvoir. Me William BOURDON exerce en droit pénal des affaires, droit de la communication et en matière de Droits de l’homme : il est spécialisé en particulier dans la défense des victimes de la mondialisation et des crimes contre l’humanité. Il est avocat associé depuis 1979 du cabinet Bourdon Simoni Voituriez. Il est aussi l’initiateur des plaintes contre les « biens mal acquis » qui ont particulièrement visé Omar Bongo, Denis Sassou-Nguesso et Teodoro Obiang Nguema.

Ignace SOSSOU jugé en comparution immédiate, 24 décembre 2019, la veille de Noël

Le trio, Me William BOURDON, Me Élise LE GALL et Me Henri THULLIEZ, s’est constitué avocats internationaux d’Ignace SOSSOU. Faut-il rappeler, ladite  condamnation fait suite à trois (03) publications sur les réseaux sociaux relayant des propos du Procureur Mario Mètenou lors d’un atelier organisé par CFI Medias le 19 décembre 2019 à Cotonou. Le journaliste Ignace Sossou a été mis aux arrêts par des hommes en uniforme à son domicile le vendredi 20 décembre. A partir de ce moment, les choses sont allées très vite: Il est gardé par l’Office Centrale de la Répression de la Cybercriminalité (OCRC) suite à une enquête ouverte, présenté au Procureur, il a été mis sous mandat de dépôt  pour comparution immédiate le mardi 24 décembre 2019.

Malheureusement, à l’éclatement de l’affaire, CFI a pris ses distances vis-à-vis du journaliste qui participait aussi au séminaire. Elle ira d’ailleurs plus loin en envoyant un courrier aux autorités béninoises pour plonger le journaliste Ignace Sossou. En effet, Ignace SOSSOU a relayé les propos du procureur qui intervenait dans ce séminaire de formation organisé par l’agence française de développement médias, CFI. Il est accusé d’avoir sorti les propos de leur contexte en les relayant sur les réseaux sociaux, et ce faisant aurait créé une détresse émotionnelle chez le plaignant, et est tombé de ce fait sur le coup de l’article 550 du code du numérique. Lors du procès, le journaliste est resté ferme sur sa position en exigeant des preuves contradictoires des propos relayés. Ce qui n’a jamais été fait. De plus, le plaignant représenté par ces avocats lors du procès n’a jamais démenti avoir tenu ces propos.  « La publication des propos exacts tenus par le procureur, révélés par un communiqué de l’agence française le 2 janvier, permet d’établir très clairement que le journaliste a repris mot pour mot – à quelques exceptions près – les expressions utilisées par le magistrat au cours de cet atelier sans aucunement détourner le sens du message exprimé », précise RSF.

Après la condamnation du journaliste, par communiqué en date du mercredi 08 janvier, l’agence française de développement médias a dénoncé l’instrumentalisation dont elle a été victime. Elle a présenté ses excuses à Ignace SOSSOU et l’a rassuré de son soutien.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus