Bénin: disparition programmée de plusieurs partis politiques

Moult formations politiques sont en voie de disparition. A moins d’un miracle, on n’en aura qu’une dizaine sur toute l’étendue du territoire national d’ici 2021.

C’est une course contre la montre pour plusieurs partis politiques. Certains sont bel et bien reconnus par l’Etat mais n’auront d’autres options que de plier bagage dans peu de temps. D’autres, n’ayant aucune existence juridique, ne se feront pas prier pour disparaître de l’échiquier politique national. En réalité, le nouveau code électoral a mis assez de parapets obligeant des partis politiques à se mettre ensemble, ne serait-ce que de façon circonstancielle, pour survivre. Pour les formations politiques détenant une existence juridique, le terrain est balisé pour les joutes Communales prochaines. Mais pour prendre part à la présidentielle de 2021, il faudra réunir au minimum seize maires et/ou députés.

Or, il est une lapalissade qu’outre les deux partis de la mouvance présidentielle, aucun autre ne dispose plus d’élus parlementaires. Ce qui voudra signifier inéluctablement que les autres partis arrivent à obtenir 16 maires chacun avant de rêver d’avoir un candidat pour la présidentielle de 2021. L’autre évidence est qu’à peine deux formations politiques, en dehors des blocs présidentiels, sont en mesure d’arriver à cette fin. Conséquence, la prochaine présidentielle n’enregistrera que quatre candidats, excepté si la mouvance décide d’effriter les voies en présentant plus de deux candidat. Ce qui n’est pas envisageable, car ensemble, ils seront plus forts afin de contrer l’adversaire.

Fin des clubs électoraux

Patrice Talon, en voulant opérer des réformes politiques, a évoqué les pressions que mettent les chefs de clubs électoraux sur les Chefs d’Etat pour obtenir des « ristournes » sur leur bétail électoral. Il était clair dans sa tête que la réforme allait lutter contre le phénomène pour instaurer des partis forts défendant des idéologies. Même si la réforme peine à prendre, il faut reconnaître une reconstitution du paysage politique. A ce jour, onze formations politiques sont enregistrées au ministère de l’intérieur. Au cas où quatre seulement seront autorisées à prendre part à la présidentielle, les autres devront subir les aléas du temps et disparaître bon gré mal gré.

L’opposition désormais encadrée par des lois

Au Bénin comme dans plusieurs pays africains, il faut avoir les reins solides pour rester longtemps dans l’opposition. Certes, les députés de la 8è législature ont doté le pays d’une loi portant statut de l’opposition, laquelle loi octroie des faveurs aux véritables partis de l’opposition. Mais des conditions à remplir pour bénéficier du financement public ne sont pas moins corsées. Là, il est sans équivoque que ceux qui ne pourront pas tenir le coup vont se fondre dans la mouvance ou au pire des cas dans l’opposition dès 2021. Les résistants, n’ayant aucune existence légale, devront attendre 2021 pour se conformer à la loi afin d’espérer participer aux législatives de 2023. L’usure du temps leur permettra-t-elle d’avoir des militants persévérants jusqu’en ce moment-là? Le temps nous édifiera davantage.

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