Bénin: et si Sébastien Ajavon n’était plus recherché par la justice?
Condamné pour « trafic de cocaïne » à 20 ans de prison par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), Sébastien Ajavon est en exil en France depuis bientôt trois ans. Le gouvernement vient de reconnaître la décision de la Cour Africaine quant aux incongruités contenues dans la loi portant création de la Criet. Mais, l’accusé demeure en exil.
Sébastien Germain Ajavon devrait pouvoir rentrer dans son pays et jouir de tous ses droits de citoyens. Le gouvernement, au cours du conseil des ministres du mercredi 8 janvier 2020, a reconnu la décision de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples disculpant le roi de la volaille. En mentionnant dans le compte rendu du conseil que » la Cour constitutionnelle de notre pays et la Cour africaine de Droits de l’Homme et des Peuples ont recommandé que la procédure suivie devant elle soit améliorée », l’Exécutif prouve à suffisance qu’il a reçu notification de la décision de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Logiquement, plus rien ne devrait empêcher le président du patronat de rallier son pays natal. Des dispositions idoines devraient être prises dans ce sens du moment où il est désormais évident que le gouvernement reconnait la sentence de la haute juridiction. Mais son nom figure toujours parmi les personnes recherchés par la justice (cf site du ministère de la justice). Le ministère de l’intérieur continue d’exiger son retrait de la présidence d’honneur de son parti politique avant de lui octroyer le récépissé. Toutes choses qui continuent de faire croire que le patron de Soleil FM est toujours dans l’œil de cyclone.
Sa formation politique continue de craindre, logiquement, pour la sécurité de son leader. Elle attend depuis un acte de la part des autorités béninoises pour son retour en famille. Mais jusque-là rien. La délivrance du récépissé de reconnaissance du parti Union sociale libérale (Usl) suffirait pour rassurer ses proches que le candidat malheureux à la présidentielle de 2016 n’a plus rien à craindre. Peut-on reconnaître une décision en partie et ne pas reconnaître les droits de l’auteur de la requête ayant abouti à la décision?
Peut-être que le ministère de l’intérieur et celui de la justice sont à pied d’oeuvre pour régulariser la situation dans les tout prochains jours. Ce sera un pas vers le dégel de la crise politique qui secoue le pays depuis des mois.
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