Bénin : la Céna, une passoire?

La fuite des documents semble devenir une seconde nature pour la commission électorale nationale autonome (Céna). Après la fuite de certains documents ultra-confidentiels au cours des législatives dernières, le chronogramme des prochaines communales a encore été publié sans l’aval de la Céna. Ce qui laisse croire que l’institution est assez poreuse au point où le pire est à craindre.

Bis repetita à la commission électorale nationale autonome: encore une deuxième fuite. Lors des dernières législatives, le parti de Me Adrien Houngbédji, le Prd, a traîné les responsables de la Cena devant la cour constitutionnelle avec, à la clé, des documents supposés confidentiels. Les documents fuités, en son temps, ont permis au parti du renouveau démocratique de déposer un recours contre son exclusion de la course aux législatives. Deux figures importantes du parti, Charlemagne Honfo et Adrien Houngbédji, ont été écoutées par la brigade criminelle.

On en est là quand, à fin de la semaine écoulée, un autre document supposé, émanant de la même commission Tiando, a fait le tour de la toile. Il s’agit bien du chronogramme des élections Communales du 17 mai 2020. Très tôt, des informations de la structure chargée des élections ont émis des réserves sur la publication en question. Au cours d’un point de presse rendant le document public, ce mardi 28 janvier, Emmanuel Tiando n’est pas allé par quatre chemins pour déclarer le document « nul et de nul effet ». Il entrevoit porter plainte contre X afin que les auteurs du document répondent devant les juridictions compétentes.

Pourtant, c’est ce même chronogramme qu’il a validé et publié en ce jour sauf que le premier n’était ni signé ni cacheté. Toute chose qui porte à croire que c’est le document élaboré par la commission électorale qui a fuité avant même d’atterrir sur la table de son président pour validation ou signature. Si c’est vraiment le cas, il y a de fortes chances que des résultats d’un scrutin soient sur la place publique avant même que l’institution ne les proclame. Ceci pourrait être , le cas échéant, source de tensions . A supposer que des résultats non validés des élections à venir fuitaient  personne ne saurait présager de ce qui adviendrait. Et c’est là toutes les appréhensions .

La commission électorale nationale autonome doit fouiller pour détecter, en son sein, ceux qui ont la facilité à balancer les documents officiels sans l’avis des premiers responsables à leurs proches ou alliés politiques. Autrement, on pourrait redouter le pire.

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