Bénin: les avocats internationaux du journaliste Ignace Sossou menacent de saisir les juridictions régionales

Malgré les mea culpa de CFI et les demandes de libération du journaliste d’investigation, Ignace Sossou, c’est toujours le statu quo au niveau des juridictions béninoises. Face à cet état de chose, les avocats internationaux de l’homme de média menacent de saisir les juridictions régionales ainsi que les instances des Nations Unies de défense des droits de l’Homme, afin de faire reconnaître le traitement abusif dont il est victime et de mettre un terme à sa détention. 

Les avocats internationaux du journaliste Ignace Sossou réagissent à nouveau à la détention arbitraire de leur client. Arrêté à son domicile le 20 décembre 2019 par des membres de la police républicaine puis maintenu en garde-à-vue pour être finalement condamné dans le cadre d’une comparution immédiate le 24 décembre 2019 à 18 mois de prison pour « harcèlement par le biais de moyens de communication électronique », une disposition du contesté Code du numérique adopté récemment par les autorités béninoises, il y est maintenu depuis malgré les demandes de libération qui fusent de toutes parts, preuve que le journaliste n’avait fait que son travail. Face à cette situation, ses avocats conseils internationaux exigent purement et simplement sa libération et menacent de saisir « ces prochains jours les juridictions régionales, ainsi que les instances des Nations Unies de défense des droits de l’Homme, afin de faire reconnaître le traitement abusif dont il est victime et de mettre un terme à sa détention. Ils annoncent également se joindre aux côtés de leur confrère béninois pour la procédure d’appel de M. SOSSOU. » Lire ci-dessous leur communiqué.

Communiqué des avocats internationaux:

Paris, le 23 janvier 2020

Les avocats soussignés protestent contre la détention arbitraire de leur client, le journaliste d’investigation béninois, Ignace SOSSOU, et ce depuis le 20 décembre dernier.

Les avocats soussignés rappellent que M. Ignace SOSSOU est un journaliste d’investigation à Benin Web TV, membre de la Cellule Norbert Zongo (CENOZO) pour le Journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest. Il a été arrêté à son domicile le 20 décembre 2019 par des membres de la police républicaine puis maintenu en garde-à-vue pour être finalement condamné dans le cadre d’une comparution immédiate le 24 décembre 2019 à 18 mois de prison pour « harcèlement par le biais de moyens de communication électronique », une disposition du contesté Code du numérique adopté récemment par les autorités béninoises.

M. Ignace SOSSOU avait participé à un atelier organisé le 18 décembre 2019 à Cotonou par l’agence française de développement médias (CFI Médias) sur la diffusion des fausses informations. Certains des propos tenus par l’un des panelistes, le procureur de la République près le Tribunal de Cotonou, avaient été relayés par M. SOSSOU sur ses comptes Facebook et Twitter.

Le 19 décembre, le directeur Afrique de CFI Médias, avait adressé une lettre au ministre béninois de la Justice dans laquelle il se distanciait des publications de M. SOSSOU et présentait les excuses de l’agence en présentant M. SOSSOU comme « un journaliste peu scrupuleux » ayant « profité de ce moment privilégié pour tenter de faire un buzz ». Cette lettre avait ensuite été utilisée au procès de M. SOSSOU. Depuis, CFI Médias a publiquement présenté ses excuses à M. SOSOU, s’est indigné d’avoir été instrumentalisé dans cette affaire, et a demandé la libération dans les plus brefs délais de M. SOSSOU.

Ils réclament la libération immédiate de M. Ignace SOSSOU et annoncent qu’ils saisiront ces prochains jours les juridictions régionales, ainsi que les instances des Nations Unies de défense des droits de l’Homme, afin de faire reconnaitre le traitement abusif dont il est victime et de mettre un terme à sa détention.

Ils annoncent également se joindre aux côtés de leur confrère béninois pour la procédure d’appel de M. SOSSOU.

Personne ne peut douter du caractère dénué de tout fondement des charges retenues à l’encontre de notre client. Personne ne peut douter qu’il est ainsi en détention arbitraire. Personne ne peut douter que la seule décision qui s’impose est sa libération immédiate et une décision de relaxe devant la Cour d’Appel, mais aussi le retrait de la plainte par Monsieur le Procureur de République.

Ainsi, les avocats soussignés en appellent à la libération immédiate de leur client, relevant que cette libération est demandée par de nombreuses organisations de protection des journalistes comme Reporters sans frontières, Amnesty international, le Committee to Protect Journalists, les Africtivistes et Internet sans frontières.

 

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