CFA à ECO : « Macron a réussi à diviser les Etats de la CEDEAO »

Hier, jeudi à Abuja, les pays anglophones de l’Afrique de l’Ouest ont dénoncé la décision «unilatérale» de remplacer le franc CFA par l’ECO. Une sortie qui pourrait engendrer des divisions au sein des pays membres de l’organisation africaine, selon le politicien sénégalais Thierno Bocoum.

Lors d’une visite en Côte d’Ivoire, le Président français Emmanuel Macron et son homologue ivoirien Alassane Ouattara ont annoncé la fin du franc CFA et son remplacement par l’ECO. Une décision fustigée par les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest qui dans un communiqué ont affiché leur opposition à ce changement brusque et « unilatéral »

Pour Thierno Bocoum, cette bisbille entre les Chefs d’Etats africains de la CEDEAO pourrait créer des divisions voire faire éclater l’organisation sous-régionale. Pour lui, « cette posture nous éloigne davantage de l’espoir de l’aboutissement d’une intégration sous-régionale qui avait justifié près de 30 ans de discussions et d’efforts pour la mise sur pied d’une monnaie unique ». « En prenant les devants avec la création de l’ECO sans critères de convergence, avec la garantie de la France et son arrimage à l’Euro, le pacte de la Françafrique a pris le dessus sur les intérêts légitimes des Etats membres de l’Uemoa. Rien n’aurait été possible sans la complicité de nos Chefs d’État en parfaite trahison des aspirations de leurs peuples », déplore le Président du mouvement AGIR.

Le Sénégalais a par ailleurs fustigé l’attitude de la France qui a toujours clamé sa neutralité mais qui en sourdine continue de maintenir les africains dans le Franc CFA.  « En annonçant la future création de la monnaie ECO, le Président Macron a finalement réussi à diviser les Etats de la CEDEAO », fait savoir Thierno, ajoutant que les africains en ont marre de cette Afrique couchée. « La reconstruction sera longue, mais elle est inéluctable », lance-t-il.

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